Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Objectif 2019 pour le supermarché coopératif
Créée en 2017 dans le but de lancer cette structure dévolue à une nouvelle forme de consommation raisonnée, La Coop-sur-Mer avance sur le projet avec application et motivation
S’il est encore lointain, l’objectif se profile à l’horizon pour les bénévoles de La Coop-surMer : la création d’un supermarché coopératif et à but non lucratif dans l’aire toulonnaise. Un magasin où la plupart des produits – alimentaires, hygiéniques ou d’entretien – sélectionnés avec soin et en concertation sont bio ou issus de l’agriculture raisonnée, locaux dans la mesure du possible ou au moins acquis en circuit court, à des prix accessibles. Un magasin où les clients coopérateurs sont aussi des travailleurs : tous les membres doivent en effet donner trois heures de leurs temps toutes les quatre semaines afin de participer aux tâches nécessaires au bon fonctionnement de la boutique. Le tout dans « un contexte d’insatisfaction générale par rapport à l’alimentation », juge Dominique Tardy. C’est ainsi qu’avec deux autres personnes, elle a créé en 2017 l’association qu’elle préside et qui, depuis, avance par étapes, pour atteindre son objectif fin 2019.
Cocher les cases
Des étapes que La Coop-surMer franchit allègrement, avec le soutien, désormais de quelque sept cents membres. Après avoir créé un groupement de commande de deux cents références pour sa petite épicerie installée en centre-ville, elle coche une nouvelle case dans la to do list établie par sa présidente : dès la rentrée de septembre, l’association bénéficiera d’un nouveau local, du côté de la place du Globe. Plus grand – 80 m² –, cet espace accueillera l’«épicerie labo», cette fois agrémentée de huit cents à mille références. Mais surtout permettra aux membres actifs de se former à l’utilisation des balances, des caisses, de prendre connaissance de la contraignante réglementation en matière d’hygiène. Une expérimentation en modèle réduit afin d’être prêt, d’ici à dix-huit mois, à se jeter dans le grand bain, sur une surface d’environ 1 000 m².
Partage et mutualisation
« Avant de lancer La Coopsur-Mer, se souvient Dominique Tardy, j’ai observé la naissance de la Louve, le supermarché coopératif de Paris, pendant deux ans. » Elle a ainsi pu voir les ornières dans lesquelles il ne fallait pas s’engouffrer et, au contraire, les bonnes idées pour aller dans le bon sens. Là encore, c’est le partage et la mutualisation qui priment. Parce que s’il s’agit bien d’un supermarché qui tend vers un nouveau mode de consommation, la structure a aussi vocation à créer du lien. Entre les membres qui deviennent des consom’acteurs, au travers de leur travail et d’ateliers proposés par l’association. Entre les acteurs locaux qui participent et/ou soutiennent le projet. Mais aussi entre les consommateurs et les agriculteurs. « Dans le Var, la filière bio est peu structurée, estime Dominique Tardy. En proposant un débouché aux producteurs, on veut les amener à se développer. » Quant à ceux qui taxeraient les supermarchés coopératifs de concurrents déloyaux, c’est Olga Sabra, membre active et investie qui leur répond : « Ilyadela place pour tout le monde et la demande va grandissante.» Et Dominique Tardy, l’air de s’interroger, d’enfoncer le clou : « En fait, c’est peut-être le modèle actuel, celui de la grande distribution, qui crée des inégalités ?»