Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Le réarmement du fort en marche !
Verra-t-on un jour Vladimir Poutine ou Angela Merkel fouler la terrasse de Brégançon? L’Élysée récupère cette année la gestion pleine et exclusive du fort. Par-delà la seule utilisation de villégiature estivale, Emmanuel Macron envisagerait de l’utiliser à des fins de politique diplomatique. « Pendant plusieurs mois, le chef de l’État en personne, son épouse Brigitte, ainsi que plusieurs membres de son équipe, se sont rendus dans le sud de la France dans le plus grand secret pour peser les avantages et inconvénients de ce lieu avant d’entériner officiellement son retour total dans l’escarcelle élyséenne », révèle Guillaume Daret.
« Recevoir des hôtes étrangers »
Des visées qui lui sont confirmées par Sibeth Ndiaye, l’une des plus proches collaboratrices du Président: « Nous réfléchissons à utiliser Brégançon pour recevoir des hôtes étrangers. Ce serait exactement la même philosophie que ce qui a été fait à Versailles avec le président russe. À la fois parce que Brégançon est un symbole de la puissance de la France, parce qu’il s’y est passé des choses symboliques, et puis aussi parce que l’atmosphère du lieu renvoie quelque chose de particulier. Or, Emmanuel Macron est très sensible à la dimension quasiment psychologique des relations qu’il entretient avec ses homologues étrangers». Et le service de presse présidentiel enfonce le clou : « Nous l’utiliserions plutôt l’été. Pourquoi ne pas recevoir Angela Merkel à Brégançon en plein mois de juillet plutôt qu’à l’Élysée ? La relation n’est pas la même avec un homologue que si vous le recevez dans le salon doré du palais de l’Élysée, à Versailles ou à Brégançon ».
Ouvert au public en juillet et septembre
François Hollande avait lui même un temps envisagé de métamorphoser « cette grosse maison bourgeoise» en Camp David à la provençale, pour y recevoir des sommets internationaux. Il avait renoncé pour des raisons de sécurité et surtout de coût. L’odyssée des coussins de Brégançon (14 coussins de jardin à 200 euros pièce qui avaient défrayé la chronique estivale en 2012) aurait fini de l’en dissuader. « J’avais compris cette polémique comme un symptôme : tout investissement lourd sur Brégançon aurait été immédiatement critiqué. C’est pour cela que j’en ai tiré des conclusions »a,expliqué à l’auteur l’ancien chef d’État socialiste. Cet été, le président Macron et sa famille devraient donc séjourner au fort durant le mois d’août. Mais l’îlot présidentiel sera ouvert au public en juillet et en septembre, confirmet-on à l’office du tourisme de Bormes, déjà surchargé d’appels.