Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Une commission varoise pour lutter contre la prostitution
L’association Le Nid, qui lutte contre le commerce sexuel des corps, tient à Carqueiranne son assemblée générale jusqu’à aujourd’hui. Elle soutient la création dans chaque département d’une instance d’aide
Le Nid, un refuge pour les prostitué(e)s. Créé il y a près de 80 ans, ce mouvement vise à agir sur les causes et les conséquences de la prostitution. Entre formation des acteurs sociaux, accompagnement des victimes, prévention et information des jeunes, la trentaine de délégations départementale du Nid veille sur le vicieux « système » de la prostitution. Jusqu’à aujourd’hui encore, l’association tient son assemblée générale à Carqueiranne. Un rassemblement au cours duquel sont notamment abordées les répercussions de la loi du 13 avril 2016 visant à renforcer la lutte contre la prostitution et l’accompagnement. Rencontre avec Claire Guidet, porte-parole.
Qu’est- ce qui a changé pour votre association depuis le vote de cette loi ?
Le contexte est différent. Cette loi a fait que ce que le mouvement du Nid portait depuis longtemps est devenu le projet de société de la France. Nous voulons désormais savoir comment nous positionner et quels seront nos nouveaux grands enjeux. Cette loi a modifié beaucoup de choses. À commencer par la protection des personnes prostituées avec la mesure que nous demandions depuis des années : l’abrogation du délit de racolage. On a surtout médiatisé la « pénalisation » des clients, occultant le fait que les prostituées ne sont plus considérées comme des délinquantes.
Vous parlez de violences insoutenables subies par les prostituées…
Ces femmes ont des parcours de vie chaotiques, compliqués, sous la contrainte économique ou sous la contrainte de réseaux et plus particulièrement pour les femmes étrangères. Pour prendre le cas de Strasbourg, il y a ans, % des femmes étaient des Françaises ; aujourd’hui, la tendance s’est inversée avec une arrivée massive de filles des pays de l’Est, d’Afrique, de Chine, d’Amérique latine. Elles subissent pressions et violences. On constate aussi un rajeunissement de la prostitution.
Une instance d’aide doit être créée dans chaque département. Quels sont les objectifs poursuivis ?
Les commissions doivent à la fois exercer une veille sur l’état de la prostitution dans leur département et valider les parcours de sortie de prostitution pour celles qui veulent arrêter. Ce parcours passe par le soutien d’associations agréées par l’État et donne accès à des dispositifs qui vont pouvoir les aider à obtenir un titre de séjour provisoire, à des facilités pour obtenir des hébergements d’urgence, une aide financière a minima. Pour aller, au final, vers une réinsertion et trouver un emploi. À ce jour, parcours de sortie ont été validés.