Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Blessée, elle est retrouvée plusieurs heures après son accident

À Sainte-Maxime, le différend entre frères s’était conclu par un coup de fusil dans la tête. De Marseille à Nîmes, la ruée vers l’or d’une équipe de braqueurs de bijouterie­s

-

La cour d’assises du Var ouvrira aujourd’hui sa sixième session de l’année au palais de justice de Draguignan. Placée sous la présidence du conseiller François Guyon, elle comportera quatre affaires criminelle­s à juger jusqu’au 29 juin.

Un fratricide à Sainte-Maxime

Jusqu’à mercredi dans le box, Ahmed Remada, un ouvrier du bâtiment de 48 ans, devra faire face à une partie de sa famille. Il est accusé du meurtre de son frère Radour, d’un coup de fusil de chasse à bout portant dans la tête, l’après-midi du 25 septembre 2015 à Sainte-Maxime. Les faits se sont produits sur la piste des Saquèdes, sur les hauteurs à l’ouest de la commune. Les gendarmes avaient été appelés par des promeneurs, intrigués par le comporteme­nt des deux hommes, visiblemen­t alcoolisés, qui se disputaien­t, l’un d’eux étant armé d’un fusil de chasse. Peu après, ils avaient entendu plusieurs coups de feu. Le corps quasiment décapité de Radour Remada avait été découvert à l’endroit désigné par les témoins, et son frère avait été interpellé le soir même à son domicile. Très alcoolisé, Ahmed Remada avait été placé en dégrisemen­t.

Un coup de fusil dans la tête

Après avoir retrouvé ses esprits, il avait expliqué qu’il s’agissait d’un accident. Que le coup de feu mortel était parti alors qu’il tenait son fusil d’une main, et tentait, de l’autre, de faire sortir son chien du coffre de sa voiture. Le coup avait atteint son frère qui se trouvait à quelques mètres de là, à l’avant du véhicule. Cette version a semblé incompatib­le avec les constatati­ons matérielle­s du tir établies par les experts. Elles se résumaient à un tir épaulé à bout portant dans la tête, par un tireur placé tout à côté de la victime. L’alcoolisat­ion importante des deux frères a probableme­nt joué un rôle dans ce drame familial, ainsi que les caractères très différents, voire opposés, des deux hommes. Ahmed Remada sera défendu par Me Bertrand Pin. La famille de son frère sera assistée par Mes Luc Abratkiewi­cz et Philippe Anahory.

Treize bijouterie­s braquées en cinq mois

De jeudi au vendredi de la semaine suivante, sept jours de débats seront consacrés en appel à une série d’une douzaine de braquages de bijouterie­s, commis entre septembre 2006 et février 2007 dans les Bouches-du-Rhône, le Gard et le Vaucluse, par une équipe de quatre malfaiteur­s. Ces faits ont été jugés le 10 mars 2017 aux assises d’Aix-en-Provence, où le principal accusé, Olivier Garofalo, un Marseillai­s de 43 ans, a été déclaré coupable de huit de ces vols à main armée en bande organisée, et acquitté pour cinq autres. Comparaiss­ant libre sous contrôle judiciaire, eu égard à l’ancienneté des faits, Olivier Garofalo avait participé aux cinq premiers jours de son procès. Mais il ne s’était pas présenté devant la cour d’assises des Bouches-du-Rhône les deux derniers jours, pour entendre sa condamnati­on à dix-huit ans de réclusion. Un mandat d’arrêt avait donc été lancé contre lui, et le parquet avait fait appel principal de cette décision. Repris depuis, Olivier Garofalo comparaîtr­a à nouveau cette semaine devant les jurés varois. À ses côtés se trouvera Antoine Rodriguez, 48 ans, qui avait été condamné à cinq ans de prison dont trois avec sursis, et qui est également visé par l’appel du parquet.

Seulement l’or

Ce sont les cibles choisies et le mode opératoire mis en oeuvre qui ont fait le lien entre tous ces braquages. L’équipe, constituée de quatre hommes, dont l’un est décédé avant le procès, s’attaquait presque exclusivem­ent à des bijouterie­s de milieu de gamme, implantées dans les galeries marchandes de grands centres commerciau­x. Elle procédait à des repérages et utilisait des voitures volées aussitôt incendiées, pour des vols à main armée parfois violents, qui duraient rarement plus de trois minutes. Armés d’un fusil à canons sciés et d’un pistolet 9 mm, les braqueurs cassaient toujours les vitrines avec des massettes de maçon. Ils raflaient le butin dans de grands cabas en nylon à carreaux tricolores. Ils ne s’intéressai­ent qu’aux bijoux en or, qui étaient revendus au poids. Ils en ont volé des kilos. Pour ce procès en appel, Mes Aurélien Andine et Fabien Perez défendront Olivier Garofalo, Me Dominique Valois plaidant pour Antoine Rodriguez.

 ?? (Photo Dylan Meiffret) ?? Pendant les deux premières semaines, la session d’assises sera présidée par le conseiller François Guyon.
(Photo Dylan Meiffret) Pendant les deux premières semaines, la session d’assises sera présidée par le conseiller François Guyon.

Newspapers in French

Newspapers from France