Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Grégory Jourdan: « L’OM m’a aidé dans la maladie »

Frappé de crises d’épilepsie lors de sa formation à Marseille, le Tavernais a dû tirer un trait sur le foot de haut niveau. Après des années de traitement­s, il entend vivre à fond ses projets

- VICTOR TILLET

A16 ans, quand les médecins te disent “tu ne pourras plus jamais jouer au foot” ça fait vraiment mal. Depuis ce jour, je me suis toujours dit que je retrouvera­i les terrains. » Le choc est d’autant plus cruel à ce moment-là que Grégory Jourdan caresse l’espoir d’atteindre le haut niveau en football. Un rêve brisé par l’arrivée de violentes crises d’épilepsie lors de sa sixième année au centre de formation de l’Olympique de Marseille. Aujourd’hui âgé de 33 ans, le jeune homme réside à Tavernes et se bat encore pour conserver une bonne santé. Tout en profitant de sa vie profession­nelle à la municipali­té de Tourves, de sa famille et de sa passion pour le football.

La longue prise en charge médicale

Grégory Jourdan a 16 ans en 2000 lorsque l’épilepsie le met à terre pour la première fois, quelques jours avant Noël. Malgré des traitement­s lourds, les crises se répètent plusieurs fois par semaine. Sur décision médicale, il doit arrêter le sport pour se consacrer à sa santé. Il subit une première opération au cerveau en 2007 à la Timone : « Physiqueme­nt et mentalemen­t c’est très dur à encaisser. D’autant plus que peu après, j’ai perdu mon meilleur ami qui s’est fait tirer dessus », confesse Grégory Jourdan. Le jeune homme s’accroche et retourne à l’hôpital en 2009 pour une nouvelle opération. Une cortectomi­e cette fois : « Ça consiste à agir directemen­t sur les zones épileptogè­nes dans le cerveau, que l’on identifie avec des implantati­ons d’électrodes ».

Réapprendr­e à vivre

Ces interventi­ons étant lourdes, les capacités motrices de Grégory Jourdan sont en partie endommagée­s. Il doit travailler pour les retrouver : « Il a fallu que je réapprenne à lire, à écrire. J’ai aussi été en centre pour pouvoir reprendre contact avec les gens, discuter », se souvient-il. L’année 2011 marque un tournant dans le combat contre l’épilepsie, avec la pose d’une pile reliant le coeur et le cerveau: « Elle permet de canaliser les crises. L’épilepsie dans mon cas, c’est pour la vie, mais on peut vivre bien plus sereinemen­t grâce à ces objets ». Dans ce parcours du combattant, Grégory Jourdan a pu compter sur le soutien de plusieurs personnes à l’Olympique de Marseille : « L’OM m’a aidé et accompagné dans la maladie. Je suis encore très proche avec Robert Nazaretian, mon ancien directeur au centre de formation, qui est venu plusieurs fois me voir à l’hôpital. Le docteur Joël Coste, qui travaille avec le club, a aussi beaucoup compté. »

Animateur pour la mairie de Tourves

Depuis 2015, Grégory Jourdan travaille à Tourves, où il est animateur pour la municipali­té 25 heures par semaine. « Je suis avec des 1317 ans. Je les adore, ils sont toujours au taquet et partants pour déconner », sourit-il. Actuelleme­nt en arrêt pour soigner un problème d’arthrose à la hanche, il compte revenir au plus vite auprès des jeunes pour s’épanouir tout en partageant ses valeurs tirées de son expérience de vie: « Quand on veut quelque chose, il faut s’accrocher et toujours y croire ».

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(Photo Hélène Dos Santos) Grégory Jourdan, ancien du centre de formation de l’OM.

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