Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Simple Minds se conjugue au présent face aux bikers
Retour en force du groupe écossais des 80’s qui se produisait ce week-end en anachronique tête d’affiche de l’EuroFestival Harley. Récit d’une nuit en bord de mer, sur le sable de Port-Grimaud
Le message était clair. Au dernier moment, Jim Kerr a tourné le dos à toute interview ce week-end dans le cadre de son passage en tête d’affiche de l’EuroFestival Harley dans le golfe de SaintTropez. Ceci afin de « préserver sa voix », invoque le management à l’heure des mises au point… Et, c’est effectivement l’organe intact que le chanteur de Simple Minds se présente face à la foule massée sur les rivages de PortGrimaud, samedi à 22h30.
Défendre le nouveau répertoire
Pour le clin d’oeil, il succède à son ex-femme, Chrissie Hynde des Pretenders, qui clôturait le festival l’an dernier ! Silhouette empâtée et casque dégarni, l’Écossais, qui fêtera ses 59 ans le 9 juillet prochain, préserve toutefois un bel enthousiasme et demeure très en jambes à l’heure de défendre Walk Between Worlds sorti en février. À ses côtés, il peut compter à la guitare sur le fidèle Charlie Burchill, seul membre originel de la formation née à Glasgow en 1977. Délivré tôt dans la soirée, le classique Mandela Day que l’on se souvient avoir étudié au lycée, fait se dresser une flopée de mains. Mais l’on sent bien que l’enjeu est ailleurs pour le sieur Kerr qui ne s’économise pas afin de démontrer combien Simple Minds n’est pas qu’un groupe du passé. The Signal And The Noise, Magic, Summer, Utopia... les titres du dernier album défilent propulsés par son impressionnant trio féminin, dont Sarah Brown en co-vocaliste et caution soul, la brillante Catherine A.D. – alias The Anchoress – aux clavierschant et la survoltée Cherisse Osei aux fûts.
Pas qu’un groupe du passé...
Affable et francophile, Jim Kerr agite son micro tel un goupillon sonique et remercie dans la langue de Molière entre les titres. Ce qui n’est pas pour déplaire à une audience hétéroclite. Grand mix de bikers placides et de fans quinquagénaires, aux anges de renouer avec leurs jeunes années pop-rock. La livraison des imparables tubes Don’t You (Forget About Me) et Alive and Kicking renforcent l’impression d’avoir passé une bonne soirée tandis qu’à minuit les sept musiciens du Simple Minds 2018 saluent comme un seul homme en dansant sur le Let’s Work Together de Canned Heat.