Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Le théâtre, arme de prévention
Au château de Vins, des mineurs sous la main de la justice réalisent une pièce de théâtre sur le thème de l’embrigadement et de la radicalisation, encadrés par des éducateurs de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) et d’un metteur en scène. Une m
C’est la répétition générale, au Château. Des adolescents déclament leurs textes, sous le regard de leurs éducateurs, qui jouent aussi un rôle. Pascal Guyot, le metteur en scène, veille au grain. « On se refait la fin ». Deux garçons, gilets pare-balles et armes à la main, et une fille, qui revêt un niqab(1), restent statiques sur un air de musique classique, pendant qu’une dame lit une lettre à l’intention de sa fille. Dans cette scène, tout est factice, sauf les mots et l’émotion de cette mère, dont l’enfant s’est radicalisé. Les objectifs de cette pièce sont multiples. D’abord, il est question de sensibiliser sur la problématique de l’embrigadement. Le but est aussi de permettre à des mineurs en conflit avec la loi de s’exprimer, puisque ce sont eux qui ont créé la pièce, aiguillés par le metteur en scène professionnel. Et le choix du château de Vins n’est pas anodin, il s’agit de permettre à ces jeunes de « prendre un bol d’air », dans le calme et le cadre naturel du village.
Outil pédagogique
Au niveau de l’encadrement de la Protection judiciaire de la jeunesse, ce projet culturel devrait permettre de créer un outil pédagogique, puisque cette pièce sera présentée à l’occasion d’un « théâtre forum », une forme de spectacle interactif qui permet au public d’intervenir, et de pouvoir, par exemple, rejouer une scène. Nadège(2), dont la fille s’est fait endoctriner, participe activement au projet pour apporter son expérience et faire part de son combat à la jeunesse. (1) Niqab : Voile intégral couvrant le visage à l’exception des yeux. (2) Le prénom a été modifié.
Permettre de créer un outil pédagogique”