Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Centre-ville piéton : le maire répond à la population
En réunion publique sur le thème de la piétonnisation de la place de la liberté, le maire a répondu aux interrogations de la population concernant le stationnement et les aménagements
Lundi soir, dans la salle du conseil municipal, point de délibérations à examiner. Il s’agissait pour le maire, Pascal Verrelle, de défendre son projet de transformation de la place de la mairie, - actuellement un parking - en place de convivialité. Bancs, tables, podium, végétaux, musique… le projet a été amplement détaillé dans notre édition du 7 juin dernier. « Rien n’est figé. On s’adaptera au jour le jour », a-t-il assuré. À 18 h, heure du rendezvous, une quarantaine de personnes avaient fait le déplacement, certains pour simplement entendre les détails de l’opération expérimentale, qui doit débuter le 21 juin prochain et d’autres pour exprimer leurs doutes, voire leurs mécontentements. En voici quelques-uns.
1. Si on ferme le parking, où va-t-on se garer alors ?
P. Verrelle : « Je suis très content que vous me posiez la question ! Je défie quiconque de ne pas trouver de place. Le parking Daudet est, selon Google Earth, à 110 mètres de là. Il y a aussi ceux de Combaluzier et Jean-Louis Dieux juste à côté ! Quand au parking des chasseurs, celui-là, personne ne le connaît… Il y a 1 000 places gratuites au total. (...) J’ai fait le tour de tous les commerçants à Vidauban avec le maire, M. Pianetti, qui a concrétisé le même projet, aucun ne veut plus revenir en arrière! »
2. Le gérant du tabac-presse : « La livraison de la presse à h, c’est tous les matins. On fait comment ? »
Réponse : « Vous avez des emplacements-minute à 15 mètres de chez vous. Le livreur fera 15 mètres de plus. Comment fait votre collègue de Vidauban ? » Et de poursuivre, plus généralement : « Cela fait deux-trois ans qu’on me dit de faire quelque chose pour redynamiser le centre-ville. Il faut que tout le monde y mette du sien et joue le jeu (...). La ville veillera au respect de ces places-minutes .»
3 Vous dites qu’en installant, sur la place, un podium permanent, vous allez économiser sur les frais de montage et de démontage par le personnel. À quoi servira cet argent ?
Les sommes économisées seront réinjectées. Elles serviront notamment à acheter des caméras de surveillance, une caméra coûtant 8 000 à 10 000 €. Il y en aura huit sur la commune : 4 pour les écoles et les autres dans des endroits stratégiques. « Àce propos, j’entends dire que les caméras actuelles ne fonctionnent pas. C’est faux. On peut avoir un souci d’enregistrement ou de panne, mais elles fonctionnent ».
4 Avec le nouveau système de circulation, ne va-t-on pas encore plus engorger le rondpoint de l’Europe ?
P.V:« C’est vrai qu’il y a des heures où c’est impossible de circuler. (...) Je ne crois pas que ça change grand-chose ».
5 L’installation des bornes à clé autour de la place va m’empêcher de sortir de chez moi…
Le coût des 8 bornes est de 55 000 €. Elles ne seront pas posées avant la fin du mois de juillet. Actuellement, ce sont des véhicules de la police qui barrent la route pour sécuriser la place les jours de marché (chaque vendredi) et de vide-greniers (le mecredi). Une des bornes sera placée devant la police municipale et abaissée le plus souvent possible. « On va s’adapter. Il y a trois personnes qui sont embêtées. Sans compter quelques livreurs. Les sapeurs-pompiers ont la clé. Pour les transporteurs de fonds de la banque, c’est réglé, et pour La Poste, c’est en cours de règlement. »
6 Ce sont surtout les commerçants qui ont le plus à perdre…
P. V.: Vous en êtes sûr ? Parce que la personne qui vient garer son véhicule sur la place actuellement, elle s’en va ensuite. Nous, on fait en sorte que les gens viennent et y restent. Les commerçants ont plus de chances d’avoir du monde. Après, ceux qui tiennent un bistrot doivent jouer le jeu. L’an dernier, il y avait un spectacle, on était sur la place. À 20 h précises, on nous a dit “On ferme” ! Et bien, on a été au bistrot d’à côté. Mais ce sont ceux qui ferment tôt qui, dans trois mois, vont dire qu’ils n’ont rien gagné… » Et de conclure : « Si on part perdu d’avance, ça n’ira pas. De toute façon, ça ne peut pas être pire qu’aujourd’hui… »