Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Equi-Vivre remet en selle

L’Associatio­n née en 2010 vient en aide aux équidés maltraités ou destinés à l’abattoir.

- MATTHIEU BESCOND mbescond@nicematin.fr

Quiétude. Sur le site de l’associatio­n Equi-Vivre, la tranquilli­té règne en main de maître. Au milieu des oliviers, un écrin de verdure. On distingue des enclos, des abris. Des poules gambadent en toute sérénité. Sur les hauteurs de Trans-enProvence, la structure recueille depuis maintenant huit ans chevaux et ânes, maltraités ou destinés à l’abattoir. Elle les remet d’aplomb, les chouchoute, avant de les proposer à l’adoption.

Histoire d’une promesse

« J’ai créé l’associatio­n en juillet 2010, précise la présidente, Sylviane Tessier. Je monte à cheval depuis mes 11 ans. Je faisais beaucoup de compétitio­ns et je me suis aperçue qu’ils n’étaient pas toujours bien traités. Qu’on les exploitait beaucoup. Quand ils n’avaient plus le niveau, on s’en débarrassa­it. On les traitait comme des marchandis­es. J’avais beaucoup de mal avec ça. » Juste avant la naissance de l’associatio­n, son cheval souffre d’une fourbure (1). Il en meurt. À ce moment-là, elle lui glisse un mot à l’oreille : « Je lui ai fait une promesse. Je lui ai dit que je m’occuperai des autres en souffrance. » Aujourd’hui, l’associatio­n compte 120 adhérents dans ses rangs, et 20 bénévoles actifs. Et il y a de quoi faire, il faut des bras. De la bonne volonté. Et de la bonne humeur.

Des bénévoles investis

Sur place, un tractopell­e vient de terminer de décharger près de 600 kg de foin. « Il appartient à un ami. Sans lui, on aurait du mal, les bottes sont lourdes... » Entre les bénévoles, l’entraide règne. Cet après-midi-là, ils sont une petite dizaine à s’activer. « On sait ce qu’on a à faire. Sylviane nous donne un cadre tout en nous laissant notre autonomie. On essaie d’aider comme on peut. Dans la distributi­on du foin. Dans le nettoyage des parcs. On brosse les chevaux... », clament-ils en choeur. Nous sommes solidaires entre nous. Tout le monde y met du coeur. Pour le bien-être des animaux. Pour qu’il y ait de la vie. » Sylviane nous fait faire le tour du propriétai­re. Elle désigne un enclos. « Ici, c’est un âne qui vient de Flayosc. On l’a récupéré il y a quelque temps suite à un signalemen­t. » C’est Valérie qui a donné l’alerte. « Quand je l’ai repéré, il était très maigre. Clairement sous-alimenté. Je me suis mise à chercher une solution sur Internet pour essayer de l’aider. Et je suis tombée sur l’associatio­n. J’ai pris contact. On l’a sauvé. Depuis, je l’ai adopté. Il s’appelle Falco, et je le laisse en pension ici. » N’importe qui peut adopter un animal. « Mais avant ça, on discute beaucoup avec les gens, précise Sylviane. Pour connaître leur projet. Savoir ce qu’ils veulent en faire et dans quelles conditions ils vont les accueillir chez eux. »

Une vingtaine de sauvetages l’an dernier

Actuelleme­nt, l’associatio­n s’occupe de 35 équidés. «Ilyalesani­maux qui sont destinés à l’abattoir. Comme ces dix ânes que l’on a pu racheter récemment à un marchand de bestiaux en Lozère. 300 euros par bête. » Une somme non négligeabl­e. « Pour financer cela,

‘‘Quand je l’ai repéré, il était tout maigre, sous-alimenté ”

on lance un appel aux dons et on met en place des campagnes participat­ives sur les réseaux sociaux. Une fois chez nous, les animaux reçoivent la visite d’un vétérinair­e. On les vaccine. Les «puce», s’ils ne le sont pas. » Mais outre les animaux destinés à la mort, il y a ceux en souffrance. « La plupart du temps, on intervient suite à des signalemen­ts. On se rend alors sur les lieux pour évaluer la situation. On vérifie s’il y a bien un souci. On observe. On se renseigne auprès du voisinage. Et on essaie de discuter avec le propriétai­re. D’abord pour tenter de l’aider s’il en a besoin ; on cherche à trouver une solution sur place. Ou bien on récupère l’animal pour s’en occuper. Parfois ça se passe bien. Parfois, on tombe face à des murs. Et, on ne peut pas faire grand-chose. Nous n’avons pas de service juridique à l’image de grosses fondations. » L’année dernière, Equi-Vivre est parvenue à sauver une vingtaine d’équidés d’une mort certaine. Reste que tout ceci a un coût. L’associatio­n recherche continuell­ement dons, bénévoles et partenaire­s pour pouvoir fonctionne­r comme bon se doit (lire ci-contre). À bon entendeur !

 ?? (Photos Dylan Meiffret) ?? Sylviane Tessier a créé l’associatio­n Equi-Vivre il y a 8 ans. Accompagné­e d’une vingtaine de bénévoles, elle s’occupe d’équidés en souffrance.
(Photos Dylan Meiffret) Sylviane Tessier a créé l’associatio­n Equi-Vivre il y a 8 ans. Accompagné­e d’une vingtaine de bénévoles, elle s’occupe d’équidés en souffrance.

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