Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Boris Diaw, du maillot tricolore au béret bleu
Le capitaine de l’équipe de France de basket a intégré hier la réserve du groupement des fusiliers marins de Toulon. L’aboutissement d’un processus entamé il y a quatre ans
Il est un peu plus de 10 h 40 quand le zodiac file à toute allure au large de Brégaillon. Un hors-bord noir des fusiliers marins se lance à ses trousses, sirène hurlante. Deux soldats se jettent à l’abordage. Resté à bord de l’embarcation militaire, le capitaine de l’équipe de France de basket, Boris Diaw, donne des instructions à travers la radio…
Dignité du shoot
La scène a beau être la simulation de l’interception d’un go fast, depuis un peu plus d’une heure, le basketteur est officiellement devenu lieutenant de vaisseau. Et la Marine a mis les petits plats dans les grands pour intégrer l’athlète au sein de la réserve du groupement des fusiliers marins de Toulon. Levée de drapeau dans la cour de l’unité en présence de plus de 150 soldats, Marseillaise, remise du béret bleu des fusiliers… « À travers lui, vous recevez la mémoire et l’héritage d’un siècle et demi de sacrifice et d’honneur. (...) Je sais pertinemment que vous en serez digne ! », lance un gradé. « Il y a beaucoup de choses similaires avec le haut niveau. On représente le drapeau, c’est un engagement d’équipe ! », glisse Boris Diaw. « C’est le premier sportif de cette envergure que l’on accueille dans la réserve des fusiliers marins de Toulon, s’enthousiasme le capitaine de frégate Erwan (1), commandant du groupement. Ça fait rayonner l’unité et les autres soldats sont marqués par sa simplicité et son naturel. Il peut aussi nous apporter son expérience dans le management des hommes, et nous, lui permettre d’accomplir un engagement sous des formes différentes. » Ces noces kakies viennent officialiser la longue relation entretenue entre «Captain Babac» et les fusiliers toulonnais (lire ci-après). Et si le champion de NBA doit suivre les formations militaires au moins une fois par an, que ses fans se rassurent: avec la réserve citoyenne, il n’est pas prévu qu’il porte les armes pour partir en opération. «Mais il peut nous soutenir par d’autres moyens ! », assure le lieutenant de vaisseau Jérôme, commandant en second du groupement. Un expert en shoot, sûr que c’est utile…
1. Pour des raisons de sécurité, seuls les prénoms des militaires sont donnés.