Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

La vie à Istra...

- VINCENT, EN RUSSIE

Après le vol de mon portable, j’ai eu droit au coup de la panne d’ordinateur qui ne fonctionne plus qu’à mi-temps. Ce n’est pas comme si sans lui, je ne servais plus à rien. Là encore, je m’en serais bien passé, mais ainsi va ma vie de galérien sur le sol russe que j’accepte, non sans mal, mais que j’affronte avec le soutien précieux de mes collègues suiveurs de l’équipe de France « Tu sais, on est

avec toi ! » C’est étrange car c’est réconforta­nt et exaspérant à la fois.. Fort heureuseme­nt, un intime a eu la riche idée de me glisser une tablette, supplément clavier, dans mon baluchon, en guise de cadeau d’anniversai­re avant l’heure (c’est le 17). Spasiba (merci, en russe) ! Et sinon, la vie à Istra c’est comment ? D’une morosité absolue, où l’on peut dîner dans une salle immense, sans personne autour, si ce n’est un duo de chanteurs qui fait saigner les oreilles. L’addition varie selon le poids du saumon ou de la viande. On vous sert les uns après les autres. Pour communique­r dans cette région située à soixante kilomètres de Moscou, c’est mission impossible, alors on fait des gestes qui ne veulent rien dire ou on écrit sur des bouts de papier l’objet de la requête. Notre hôtel, lui, rassemble une trentaine de journalist­es français, ce qui donne des faux airs de colonie de vacances à notre séjour. Il est perdu et équipé d’une moquette qui pique les yeux. C’est un ‘‘Isba’’, une maison traditionn­elle de l’ancienne Russie, construite en rondins de bois, voire en troncs d’arbre. On se croirait à Belvédère, la Gordolasqu­e, le terrain de pétanque, les ‘‘Tilleuls’’ et les framboises en moins. Paraît-il que la Madonna russe, Alla Pugacheva, possède une grande datcha (maison de campagne) dans le coin. Grand bien lui fasse ! A part ça, j’ai couru neuf kilomètres en 45 minutes, au milieu des champs de carottes sauvages et des vaches. J’ai croisé une dizaine de badauds, à qui visiblemen­t je n’inspirais que du mépris, et fini par m’égarer sur le chemin du retour... Mes sauveurs ? Un couple de Russes qui flânait et à qui j’ai dû mimer le bruit de traction d’un train pour revenir sur mes pas. Essayez, ce n’est pas inné...

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