Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Braqueurs en appel : Garofalo vide son sac

Dans une logique d’aveu, le braqueur de bijouterie marseillai­s s’est expliqué devant la cour d’assises du Var sur son rôle et ceux de ses complices. Il a nié l’attaque de la poste des Milles

- G. D.

La cour d’assises du Var a commencé hier à examiner un par un les douze vols à main armée en bande organisée reprochés au principal à Olivier Garofalo, et plus subsidiair­ement à son beau-frère Antoine Rodriguez. « Je suis là pour vider mon sac, a déclaré à plusieurs reprises Olivier Garofalo, mais je ne vais pas avouer quelque chose que je n’ai pas fait. » Pour chacun des braquages de bijouterie­s qu’il reconnaiss­ait avoir perpétrés pendant six mois, entre 2006 et 2007, dans les Bouches-du-Rhône, le Gard et le Vaucluse, il a donné des détails.

« Pour La Poste, je n’y étais pas »

En revanche, il n’a pas voulu assumer ce que l’avocat général Guy Bouchet a qualifié d’acte « fondateur » de cette impression­nante série : l’attaque de La Poste d’Aix-Les Milles le 5 septembre 2006. Ce matin-là à 7 h 49, deux hommes encagoulés et armés avaient bousculé un membre du personnel sur le parking, pour se faire ouvrir le sas de sécurité. L’un d’eux y était resté pour accueillir les employés au fur et à mesure, et les enfermer dans une salle. L’autre avait obligé le responsabl­e de La Poste à ouvrir un coffre, où il s’était emparé de 19500 puis l’avait frappé parce qu’il n’avait pas la clef du distribute­ur de billets. À 8 h 06 les deux braqueurs étaient repartis.

Une voiture louée par l’OM

Quelques jours auparavant, le directeur de La poste avait remarqué sur un parking voisin, la présence suspecte aussi tôt le matin d’une petite voiture avec trois hommes à bord. Il avait été si intrigué qu’il avait noté le numéro d’immatricul­ation. C’est à partir de ce numéro que l’enquête des policiers a commencé utilement. Car cette voiture avait été louée par l’Olympique de Marseille et était utilisée par Adrien Anigo, alors âgé de 23 ans. Sa téléphonie a montré qu’il était en contact étroit avec Alexandre Distanti et Olivier Garofalo. Ce dernier a confirmé : «On s’était rencontré en prison. J’ai fait un braquage avec lui et nous avons eu des liens très forts. Distanti c’était mon ami, Adrien c’était mon frère. »

La méthode

Dès le premier braquage de la série, une bijouterie de Marseille en novembre 2006, « on a constaté ce que l’on allait retrouver sur tous les faits », a indiqué le policier de la brigade de répression du banditisme (BRB). «Les braqueurs choisissai­ent des bijouterie­s situées dans les galeries marchandes de centres commerciau­x, près de l’entrée. Ils utilisaien­t un “véhicule de guerre à usage unique”, une voiture ou un deux-roues volés la veille, pour commettre le vol avant d’être incendié. Et un véhicule relais, un utilitaire Fiat Doblo, pour prendre la fuite discrèteme­nt en transporta­nt les hommes et le butin. » « Ils avaient des cagoules kaki, un fusil à canon scié pour la dissuasion, des massettes de maçon et des gants de chantier pour briser les vitrines. Pour emporter le butin, ils utilisaien­t de grands cabas en plastique à rayures tricolores. » « L’équipe était très active et déterminée. L’un d’eux avait un chronomètr­e pour limiter le temps du braquage. Il est arrivé que des coups de feu d’intimidati­on soient tirés. Dans ce cas, ils ramassaien­t les douilles percutées avant de partir. Des violences ont parfois été commises, ou des accidents ont été provoqués. » L’examen des braquages successifs se poursuivra lundi et mardi.

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(Croquis d’audience Rémi Kerfridin) Olivier Garofalo a fait des aveux détaillés aux victimes des braquages qu’il reconnaiss­ait.

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