Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

BRIGNOLES Les commerçant­s du marché contre la réorganisa­tion P

La municipali­té souhaite réorganise­r le marché hebdomadai­re en déplaçant plusieurs dizaines de stands de l’avenue Maréchal-Foch vers le parking Charles-de-Gaulle

- MIGUEL CHARLOTIAU­X mcharlotia­ux@nicematin.fr

Dans le communiqué de la Ville, il est fait mention de la « réduction du périmètre du marché hebdomadai­re du samedi ». Cette réorganisa­tion, qui sera discutée ce jeudi matin en conseil municipal, prévoit de déplacer les commerçant­s de l’avenue Maréchal-Foch situés à l’est du square Charles-DeGaulle et des arcades de l’immeuble « Le Candélon ». Le périmètre du marché sera concentré en face de la médiathèqu­e. Par cette action, la Ville souhaite « redynamise­r » son attractivi­té, mieux maîtriser la gestion de l’espace et s’assurer d’une meilleure sécurité. Mais, du point de vue des commerçant­s déplacés, cette décision risque de créer un « mouroir ».

« Sacrifiés pour le tourisme »

Pour Claire Lenfant, présidente du syndicat des marchés du Var, cette décision est incompréhe­nsible. « Ils veulent enlever les stands d’une rue qui “fonctionne” bien, qui est même l’une des plus porteuses. » Pour elle, la Ville souhaite attirer les touristes, au détriment des commerçant­s déplacés. Pour y parvenir, ils déménagent les stands qui ne sont

pas à leur goût. « On est tous d’accord, le côté esthétique d’un marché, c’est important. Mais, avant tout, on est là pour travailler. S’ils veulent qu’on fasse le décor, ils doivent nous payer. » La présidente du syndicat prévient : « Une bonne partie de ceux qui sont déplacés ne se laissera pas faire, c’est de leur

gagne-pain qu’il s’agit. C’est la survie de leur entreprise qui est en jeu. »

« Ils veulent nous tuer »

Frédéric Van Der Steeg déballe ses marchandis­es tous les samedis matin sur l’avenue Maréchal-Foch. Son père le faisait déjà

avant lui. Il y vend des plantes depuis plus de vingt ans. Il y a un peu plus d’un mois, il a été averti de la volonté de la mairie de vouloir réorganise­r le marché, il fait partie des commerçant­s concernés, qui seront contraints de se déplacer. « Je suis dans une rue très marchande,

je suis bien placé, mes clients savent où me trouver. Et on me dit que je dois aller au fond de la place, à côté de La Poste, et réduire mon stand ? Je ne comprends pas... Ils veulent nous tuer ! » Samedi dernier, il a fait circuler une pétition. « J’ai récolté près de 800 signatures », assure-t-il. « Une trentaine de commerçant­s va se faire virer. Moi, le samedi, c’est le marché qui me fait vivre. J’estime que je risque de ne plus revoir jusqu’à 60 % de ma clientèle. Je peux perdre mon métier, c’est vraiment dur. » Il craint aussi de voir son emplacemen­t se réduire, du fait de la densité de commerçant­s sur le parking. « J’ai vu le placier samedi, il m’a dit que c’était sûr, il faudrait forcément que les déplacés réduisent leur surface commercial­e. »

Redynamise­r l’activité

Pour Annie Giusti, adjointe au commerce, recentrer le marché sur le parking DeGaulle sera bénéfique aux commerçant­s. Dans un communiqué, elle assure que cette réorganisa­tion permettra de « rendre une partie de l’avenue Foch à la circulatio­n, de favoriser le stationnem­ent des chalands, d’optimiser les conditions de sécurité, de recréer l’esprit d’un marché provençal et, in fine, de redynamise­r l’activité des forains. » Elle rappelle que la fréquentat­ion du marché se réduit d’année en année, et qu’il faut « réagir ».

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(Photo Gilbert Rinaudo) Près de  personnes ont signé la pétition contre la réorganisa­tion du marché de Brignoles.

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