Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Le monde des abeilles est en danger
Dans le cadre des journées du Patrimoine de pays et des moulins, l’Association du Vieux Village a proposé une visite vers l’extrémité du site de Gourdane, dit « le bout du monde. On trouve encore un mur-apié avec une niche dans le mur en pierre sèche, anciennement destinée à recevoir une ruche. Gilles Munari, apiculteur et apidologue, a ainsi permis aux visiteurs de découvrir le monde des abeilles. Il transmet avec passion son savoir, et parle sans détour des problèmes qui leur sont liés. L’abeille fait partie de l’ordre des insectes sociaux « hyménoptères » qui se sont développés sur notre planète depuis environ 120 millions d’années (chez nous, 65 millions d’années), suivant l’apparition des plantes à fleurs dont l’évolution débute il y a environ 100 millions d’années. L’abeille, telle que nous la connaissons actuellement, est équipée d’un dard, elle a été découverte en mer Baltique dans un morceau d’ambre daté de 65 millions d’années. Il y a environ 20 000 sortes d’abeilles dans le monde (sauvages et domestiques), et près de 1 000 en France. En seulement quinze ans, un tiers de nos oiseaux des campagnes ont disparu. Cette alerte vient conforter et renforcer celles que les apiculteurs font depuis des années : près de 80 % des insectes volants auraient disparu en moins de 30 ans. Aujourd’hui, En France, près de 30 % des colonies d’abeilles disparaissent chaque année. En dix ans, 15 000 apiculteurs ont cessé leur activité. De l’ordre de 35 000 tonnes par an au début des années 1990, la production annuelle française de miel est aujourd’hui d’environ 15 000 tonnes, pour une consommation annuelle de 40 000 tonnes. On achète alors à l’extérieur. La récolte d’une ruche peut aller de 6 à 80 kg, selon les conditions climatiques et la population de la ruche. Seules 25 % des cultures ne dépendent pas de l’action des insectes pollinisateurs (céréales, par exemple). Il est reconnu que les abeilles sont à l’origine de près des 75 % restants de la pollinisation indispensable à la production agricole, ce qui représente un tiers de notre alimentation. « Chacun doit prendre conscience de cette situation (...) il va de soi que notre santé et celle des générations futures en dépendront. »