Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

« L’objectif est de lever le refus alimentair­e »

- AXELLE TRUQUET atruquet@nicematin.fr

Dr Emmanuelle Dor Nedonsel

C’est-à-dire de la capacité qu’a notre corps de saliver lorsqu’on a faim et qu’on perçoit une odeur alléchante ; et, à l’inverse, le dégoût que ces senteurs peuvent susciter lorsqu’on vient de

« L’objectif est de lever le refus alimentair­e, et de mieux percevoir la réalité sensoriell­e. »

Relier à nouveau émotion et sensation

Si l’idée semble toute simple, il est très difficile en réalité de convaincre une personne en proie à d’intenses troubles alimentair­es d’accepter de goûter des aliments. « Mettre quelque chose en bouche leur est compliqué. Elles acceptent parfois de tout petits morceaux. Presque trop petits pour pouvoir en percevoir les saveurs. » Mais qu’importe, un pas est franchi. Le tempo est donc parfois lent et les soignants – qui jouent aussi le jeu de goûter – doivent composer. « Ces ateliers ont lieu une fois par semaine avec un infirmier, un psychologu­e et une diététicie­nne, commente Anne Diaz Ruzafa. S’il est compliqué pour les patientes de goûter, il leur est aussi difficile de couper un morceau pour quelqu’un d’autre, car cela représente une responsabi­lité importante pour elles. » C’est donc tout un parcours sur lequel les patientes cheminent. « Ces ateliers sur le goût et les arômes permettent de remettre en lien émotion, sensation et histoire personnell­e. Ils permettent aussi d’améliorer l’alliance thérapeuti­que. » Les résultats obtenus sont encouragea­nts. Mais il faut accepter que la guérison puisse être longue et parfois complexe.

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