Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Encore bredouille­s...

Le XV de France repart de Nouvelle-Zélande avec une nouvelle déroute (49-14)

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Un zéro pointé et deux lourdes défaites : comme en ouverture à Auckland (52-11), le XV de France a sombré en deuxième période face à la Nouvelle-Zélande, hier à Dunedin (49-14), pour repartir bredouille de sa tournée de juin. 127 points et 19 essais encaissés : le bilan comptable de ce voyage chez les All Blacks est lourd pour les Bleus et souligne l’écart de niveau réel avec les doubles champions du monde en titre à quinze mois de la Coupe du monde 2019 au Japon. Ils sont ainsi renvoyés à leurs chères études, après un Tournoi des six nations porteur de promesses, par le maître néo-zélandais, contre qui ils n’auront finalement rivalisé que lors du deuxième test, samedi dernier à Wellington (13-26). Où ils ont été réduits à quatorze dès la 12e minute, ce qui a attisé leurs regrets et nourri leurs espoirs pour ce dernier rendezvous, bien que traditionn­ellement le plus compliqué à appréhende­r en raison de l’usure de la saison. A quinze contre quinze, allaient-ils pouvoir au moins rivaliser pendant 80 minutes? Voire, dans les rêves les plus fous, glaner leur premier succès contre les Néo-Zélandais depuis 2009 (14 défaites de rang)?

Carences récurrente­s

Ils en ont été loin, tenant au final la distance pendant quarante-sept minutes. Soit cinq bonnes de moins qu’en ouverture à l’Eden Park. Mais cette fois, ils n’ont récolté aucun carton jaune pour faciliter la tâche des All Blacks, simplement pris de vitesse. « On a été un moment donné en surrégime, les All Blacks ont accéléré, nous, on a voulu les suivre alors que peut-être il aurait fallu garder notre tempo » a analysé le sélectionn­eur du XV de France Jacques Brunel. Avant la 47e minute, ses joueurs étaient menés seulement 21 à 14, avant d’encaisser 28 points et quatre essais, dont un triplé de Rieko Ioane, coupables de grosses erreurs défensives, individuel­les et collective­s. « Il faudra retrouver la cohérence qu’on a eue pendant le Tournoi des six nations », a observé Brunel. Les Bleus ont cependant bien plus montré de choses offensivem­ent qu’à Auckland, où ils n’avaient marqué qu’un essai, qui plus est opportunis­te (Rémy Grosso). Ils en ont cette fois inscrit deux, à l’issue de mouvements léchés à plusieurs temps de jeu avec des passes dans le bon tempo.

Mouvements séduisants

« On a montré des choses sur le plan offensif, ce qui est toujours le plus difficile à mettre en oeuvre. On a eu plusieurs situations intéressan­tes, certaines conclues et d’autres non (...) Ce sont de belles choses qu’on va garder » aestimé Brunel. Mais ces séduisants mouvements des Bleus ont été gâchés par de nombreuses erreurs récurrente­s. Défensives, mais aussi sur les coups d’envois: deux des trois premiers essais néo-zélandais ont ainsi eu pour point de départ un ballon non maîtrisé juste après avoir marqué (Ben Smith, 16’, 7-7 et McKenzie, 32’, 14-21). Ils ont aussi encore égaré deux ballons en touche et de nouveau manqué de réalisme, comme juste avant la mi-temps (pénalité concédée, 40’) ou juste après (ballon enterré après un groupé-pénétrant, 43’). Des carences récurrente­s qu’il leur faudra gommer dans les quinze mois qui les séparent de la Coupe du monde 2019 au Japon (20 septembre-2 novembre). «Onaunan avant la Coupe du monde, une tournée de novembre et un Tournoi des six nations, pour franchir le cap, a estimé le talonneur Camille Chat. Il ne faut pas se mettre la tête dans les baskets: on a posé des problèmes en première mi-temps aux meilleurs du monde chez eux. » Mais un match en compte deux.

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(Photo AFP) Gomes Sa et Pelissié abattus après une nouvelle déroute.

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