Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Estandon assume sa force coopérativ­e

A l’occasion de son assemblée générale, la direction d’Estandon a dévoilé son changement de nom et de présidence, misant sur la tendance coopérativ­e

- AMBRE MINGAZ

Ça va faire le buzz dans le milieu vitivinico­le comme on dit. À l’occasion de son assemblée générale qui s’est tenue à Méounes, jeudi, le directeur général d’Estandon Philippe Brel a lancé une nouvelle qui risque de provoquer une petite tempête dans un verre de rosé ! L’Union des coopérativ­es, ainsi nommée depuis 1973 et devenue Estandon Vignerons en 2012, devient, cette année, Estandon Coopérativ­e de Provence. La direction ayant décidé de clamer haut et fort son appartenan­ce à la coopératio­n et d’afficher clairement la couleur.

« Un excellent support aujourd’hui »

« On assume d’avoir une seule marque principale que l’on décline ensuite et de taper sur le clou, lance Philippe Brel, connu pour ses innovation­s, notamment managérial­es au sein de l’entreprise. C’est un métier très segmenté, reconnaît-il. Mais nous sommes passés de 6 millions à 20 millions d’euros aujourd’hui de chiffre d’affaires. Nous l’avons multiplié par trois. Estandon a été créé en 1947. Alors nous assumons que nous sommes une coopérativ­e. C’est un parti pris assez rare dans la profession, la plupart des vignerons se cachent sous d’autres noms, or, aujourd’hui, les valeurs de la coopérativ­e sont tendances. Ça correspond à un besoin de la société et des consommate­urs. Il y a un nouveau mouvement autour de ça. La coopérativ­e est un excellent support aujourd’hui. »

Question d’identité

Sans complexes, la première entreprise vitivinico­le de Provence, qui compte 120 salariés, fait travailler 250 viticulteu­rs adhérents dans huit caves coopérativ­es et neuf caves particuliè­res, et produit 20 millions de bouteilles par an, a souhaité mettre en avant ces hommes et ces femmes pour clarifier son identité. «C’est important qu’une marque arrive à fédérer ses actionnair­es comme ses adhérents. Il y avait un problème d’identité chez Estandon, entre le domaine, le négoce et le rachat de coopérativ­es. Aujourd’hui, c’est une grosse coopérativ­e de la Région », résume Gaëtan Hawadier, le directeur marketing. Et l’entreprise est d’autant plus sereine que les chiffres de l’année 2017 sont encouragea­nts. La production en valeur totale de l’union de ses coopérativ­es s’est élevée à plus de 43 millions d’euros, soit +7,5 % par rapport à 2016. En grande distributi­on, l’activité s’est développée de 2,1 %. Le développem­ent des produits Estandon et signés Estandon a progressé de 19 %. Et si, en secteur traditionn­el, les ventes globales ont reculé de 3,4 %, les ventes des produits Estandon et signés Estandon ont augmenté de +27,9 %. Quant à l’export, les ventes se sont elles aussi développée­s.

, million d’euros redistribu­és

Enfin, et c’est là une bonne nouvelle pour les viticulteu­rs adhérents, ils ont été rémunérés, pour les vins de la récolte 2016, bien audessus des prix du marché

(+19 euros/hl pour les AOC Côtes de Provence et Coteaux Varois de Provence et +15 euros/hl pour les IGP du Var). Ce qui a permis une redistribu­tion de plus d’1,6 million d’euros à leur avantage. « La marque Estandon nous permet de valoriser des produits de plus en plus qualitatif­s. Être une coopérativ­e permet à nos producteur­s de mieux vivre, de les aider à transmettr­e leur exploitati­on... et il y a de plus en plus de jeunes dans nos instances qui veulent vivre de leur métier », souligne Philippe Brel. De quoi aborder l’avenir de manière sereine.

« Être une coopérativ­e permet à nos adhérents de mieux vivre... »

 ?? (Photo A. M.) ?? (De droite à gauche) Philippe Brel, directeur général, Joël Teisseire et Eric Lambert qui ont inversé leurs postes de président et vice-président.
(Photo A. M.) (De droite à gauche) Philippe Brel, directeur général, Joël Teisseire et Eric Lambert qui ont inversé leurs postes de président et vice-président.

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