Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

LE LYCÉE COEUR DU VAR ENCORE REPORTÉ

Réclamé depuis 1995, le lycée en Coeur du Var devait ouvrir en 2021. Après que l’intercommu­nalité a relancé le dossier, la Région apporte des précisions sur le type d’établissem­ent... Et annonce un report.

- PHILIPPE ZAMARI pzamari@varmatin.com

Le besoin est identifié par le rectorat, le conseil régional a fait part publiqueme­nt de sa volonté, en déclarant même qu’il s’agissait d’une priorité, et le financemen­t est selon lui assuré. Du coup, on ne comprend pas que l’annonce ne se fasse toujours pas… » Le dossier en question est celui de la constructi­on du lycée Coeur du Var. Évoqué mardi soir en conseil communauta­ire par le président de Coeur du Var Jean-Luc Longour, celui-ci n’agite le territoire « que » depuis 23 ans. Aussi, le silence radio observé depuis plusieurs mois, « et quelques bruits de couloirs peu rassurants, où il serait peut-être question de manoeuvres politiques par exemple », l’ont poussé à remettre ce dossier en pleine lumière.

Observatio­ns unanimes

« Il s’agit simplement de réitérer notre demande de voir ce projet enfin réalisé sur le territoire », résume Jean-Luc Longour. Sur le fond de la demande, sans surprise, aucun conseiller communauta­ire ne s’oppose évidemment à la constructi­on de cette structure. Chacun d’ailleurs soulignait son « caractère d’intérêt général » pour les familles, pour ne pas dire sa «criante nécessité », pointée jusqu’au rectorat. L’élue lucoise Marie-Françoise Nicaise le déclarait, tout comme Thierry Bongiorno ou Jean-Luc Longour : « Où qu’il soit en Coeur du Var, il faut qu’il voie le jour ». Mais, sur la forme, par contre, le débat laissait apparaître quelques divisions, principale­ment quant à l’emplacemen­t géographiq­ue de l’établissem­ent.

Diplomatie de clocher

Si Coeur du Var avait validé, dès 2003, sa constructi­on au Cannet, sur un terrain acquis par la communauté au coeur du projet de zone « Var Ecopole », l’évocation d’une cité mixte (lire ci-dessous) a relancé les débats. Aussi, la diplomatie de clocher s’invitait à l’heure de définir précisémen­t ce qu’il convenait d’inscrire dans la motion.

Et, finalement, si les élus optaient pour y faire mention du projet évoqué de « cité mixte », aucun nom de commune n’y figure. Pas plus d’ailleurs que n’y est mentionné le Scot (schéma de cohérence territoria­l), document d’urbanisme essentiel pourtant adopté par le conseil communauta­ire. Celui-ci situe précisémen­t le lycée au Cannet-des-Maures… Jean-Luc Longour n’a pas manqué de le proposer, mais les seules voix de maires (Claude Ponzo, Robert Michel…) s’exprimant à ce sujet s’y sont opposées.

« Masturbati­on intellectu­elle ! »

Enfin, à l’heure du vote, l’unique voix divergente venait du maire de Cabasse, qui s’abstenait. Yannick Simon raillait « de la masturbati­on intellectu­elle »etune« délibérati­on inutile qui finira directemen­t dans la corbeille du conseil régional ». Pour lui, la volonté de voir construire ce lycée « est évidente pour tout le monde, pas besoin

de la rappeler. On en a parlé des heures en bureau, ici en séance, et ça ne sert à rien… Pire, cela réveille des divisions entre nous que nous n’avons d’ailleurs toujours pas réglées ! » Après avoir posé le doigt là où ça fait mal, Yannick Simon enjoignait Jean-Luc Longour de « simplement passer un coup de fil au président de la Région. Le président d’une interco de 45 000 habitants a forcément accès au président de la Région… » Réponse amère du maire du Cannet : « Non, je n’ai pas accès au président du conseil régional. Pas plus d’ailleurs que j’ai accès au président du conseil départemen­tal… » En adoptant cette motion et en replaçant ce projet de lycée sous les feux, les élus espéraient obtenir des avancées. En tout état de cause, cela a fonctionné avec les éléments de réponse apportés dès hier soir par le conseil régional.

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(Photo P. Z.) Si des désaccords se font jour sur le site susceptibl­e de l’accueillir, comme entre Thierry Bongiorno et Jean-Luc Longour, les élus communauta­ires sont unanimes pour demander que l’établissem­ent, demandé il y a près d’un quart de siècle, voit enfin le jour.

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