Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
LE LYCÉE COEUR DU VAR ENCORE REPORTÉ
Réclamé depuis 1995, le lycée en Coeur du Var devait ouvrir en 2021. Après que l’intercommunalité a relancé le dossier, la Région apporte des précisions sur le type d’établissement... Et annonce un report.
Le besoin est identifié par le rectorat, le conseil régional a fait part publiquement de sa volonté, en déclarant même qu’il s’agissait d’une priorité, et le financement est selon lui assuré. Du coup, on ne comprend pas que l’annonce ne se fasse toujours pas… » Le dossier en question est celui de la construction du lycée Coeur du Var. Évoqué mardi soir en conseil communautaire par le président de Coeur du Var Jean-Luc Longour, celui-ci n’agite le territoire « que » depuis 23 ans. Aussi, le silence radio observé depuis plusieurs mois, « et quelques bruits de couloirs peu rassurants, où il serait peut-être question de manoeuvres politiques par exemple », l’ont poussé à remettre ce dossier en pleine lumière.
Observations unanimes
« Il s’agit simplement de réitérer notre demande de voir ce projet enfin réalisé sur le territoire », résume Jean-Luc Longour. Sur le fond de la demande, sans surprise, aucun conseiller communautaire ne s’oppose évidemment à la construction de cette structure. Chacun d’ailleurs soulignait son « caractère d’intérêt général » pour les familles, pour ne pas dire sa «criante nécessité », pointée jusqu’au rectorat. L’élue lucoise Marie-Françoise Nicaise le déclarait, tout comme Thierry Bongiorno ou Jean-Luc Longour : « Où qu’il soit en Coeur du Var, il faut qu’il voie le jour ». Mais, sur la forme, par contre, le débat laissait apparaître quelques divisions, principalement quant à l’emplacement géographique de l’établissement.
Diplomatie de clocher
Si Coeur du Var avait validé, dès 2003, sa construction au Cannet, sur un terrain acquis par la communauté au coeur du projet de zone « Var Ecopole », l’évocation d’une cité mixte (lire ci-dessous) a relancé les débats. Aussi, la diplomatie de clocher s’invitait à l’heure de définir précisément ce qu’il convenait d’inscrire dans la motion.
Et, finalement, si les élus optaient pour y faire mention du projet évoqué de « cité mixte », aucun nom de commune n’y figure. Pas plus d’ailleurs que n’y est mentionné le Scot (schéma de cohérence territorial), document d’urbanisme essentiel pourtant adopté par le conseil communautaire. Celui-ci situe précisément le lycée au Cannet-des-Maures… Jean-Luc Longour n’a pas manqué de le proposer, mais les seules voix de maires (Claude Ponzo, Robert Michel…) s’exprimant à ce sujet s’y sont opposées.
« Masturbation intellectuelle ! »
Enfin, à l’heure du vote, l’unique voix divergente venait du maire de Cabasse, qui s’abstenait. Yannick Simon raillait « de la masturbation intellectuelle »etune« délibération inutile qui finira directement dans la corbeille du conseil régional ». Pour lui, la volonté de voir construire ce lycée « est évidente pour tout le monde, pas besoin
de la rappeler. On en a parlé des heures en bureau, ici en séance, et ça ne sert à rien… Pire, cela réveille des divisions entre nous que nous n’avons d’ailleurs toujours pas réglées ! » Après avoir posé le doigt là où ça fait mal, Yannick Simon enjoignait Jean-Luc Longour de « simplement passer un coup de fil au président de la Région. Le président d’une interco de 45 000 habitants a forcément accès au président de la Région… » Réponse amère du maire du Cannet : « Non, je n’ai pas accès au président du conseil régional. Pas plus d’ailleurs que j’ai accès au président du conseil départemental… » En adoptant cette motion et en replaçant ce projet de lycée sous les feux, les élus espéraient obtenir des avancées. En tout état de cause, cela a fonctionné avec les éléments de réponse apportés dès hier soir par le conseil régional.