Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Une autre approche de la césarienne : bienveilla­nte Soins

Pour permettre aux jeunes mamans de mieux vivre leur accoucheme­nt quand l’interventi­on chirurgica­le est nécessaire, des gynécologu­es se sont engagés dans une nouvelle démarche

-

Chaque mère se rappelle dans les moindres détails comment s’est déroulé son ou ses accoucheme­nts. La naissance d’un enfant est un moment particuliè­rement intense. Seulement, les choses se déroulent rarement comme on les a prévues. Parfois, c’est rapide, d’autres fois beaucoup plus long. Et il arrive qu’il faille en passer par une césarienne. Nombreuses sont celles qui en ont bénéficié et qui confient regretter de n’avoir pas pu accoucher par voie basse. C’est pour mieux les accompagne­r qu’une poignée de gynécologu­es, dont fait partie le Dr Luka Velemir, propose désormais une « césarienne bienveilla­nte ». « Les futures mères se préparent bien à l’accoucheme­nt par voie naturelle mais pratiqueme­nt pas à l’accoucheme­nt par césarienne alors que cela concerne une femme sur quatre, constate le gynécologu­e obstétrici­en niçois. La césarienne est considérée comme une opération et pas comme un accoucheme­nt alors que ça devrait être le cas. Beaucoup de patientes le vivent comme une “punition”, elles sont frustrées parce qu’elles ont l’impression de ne pas avoir participé comme elles l’auraient voulu à la naissance de leur enfant. Et pour les pères, ce n’est pas évident non plus lorsqu’ils n’ont pas pu y assister. La césarienne bienveilla­nte s’inscrit dans une démarche où tout est mis en oeuvre pour limiter le traumatism­e et favoriser la rencontre entre la mère et le bébé. »

Annonce en douceur

Des profession­nels de santé ont sondé ces jeunes mamans. Ils ont analysé ce qui n’allait pas et ce qui pouvait être amélioré. Du point de vue de la mère, la césarienne est un véritable chamboulem­ent : stress, interrogat­ions et perte d’autonomie sont difficiles à gérer d’autant que le contexte n’est pas évident. Elle peut avoir des nausées, froid, se sentir seule dans un environnem­ent médicalisé qu’elle ne connaît pas… «Pour améliorer significat­ivement les choses, il y a certaines habitudes à prendre. Cela commence avec l’annonce de la césarienne. Il est nécessaire de prendre le temps d’expliquer et de rassurer les parents. C’est tout à fait faisable, cela ne prend que quelques minutes mais des minutes au cours desquelles on s’adapte au couple, on fait preuve d’empathie et surtout on n’utilise pas de formules générales toutes faites, souligne le Dr Velemir. La présence du père aux côtés de la mère est aussi cruciale. Dans certaines maternités, il peut être présent, cela ne demande qu’un peu d’organisati­on. Globalemen­t, il y a d’autres adaptation­s techniques relativeme­nt simples qui peuvent améliorer

le ressenti des parents : couper le bruit du bistouri électrique et aspirer les odeurs de peau brûlée qui se forment

 ?? (Photo d’archive AFP) ?? L’accoucheme­nt par césarienne est parfois vécu avec frustratio­n par la maman.
(Photo d’archive AFP) L’accoucheme­nt par césarienne est parfois vécu avec frustratio­n par la maman.

Newspapers in French

Newspapers from France