Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Pneumologie interventionnelle : au coeur des bronches
Le Groupe d’endoscopie de langue française (GELF) s’est rassemblé récemment à Sanary. Le Dr Bruno Escarguel, responsable de l’unité de pneumologie interventionnelle au CHI de Toulon et à l’hôpital SaintJoseph de Marseille, brosse le champ d’action de la pneumologie interventionnelle. « Parmi les avancées majeures accomplies au cours de ces dernières années, on peut mentionner les technologies mini-invasives utilisées dans le cancer du poumon. Aujourd’hui, on peut s’appuyer dessus pour affiner le diagnostic puisque 80 à 90 % des voies du poumon sont désormais accessibles par voie endo-bronchiques. Le fait d’utiliser les voies naturelles est plus simple mais surtout cela limite les complications. » Le professionnel de santé peut également ponctionner le médiastin, siège du relais ganglionnaire : « cela permet d’avoir une précision quant à la localisation et au degré d’extension de la maladie », Dr Escarguel. Or, plus précoce et précis est le diagnostic, plus adapté sera le traitement. «L’exploration des bronches, notamment grâce à la chromoscopie permet d’avoir une cartographie très précise des voies aériennes proximales pour connaître le degré d’envahissement. On gagne donc en précision dans l’orientation thérapeutique et dans l’information à apporter au patient. » poursuit le
Champ d’application étendu
Asthme, emphysème (une maladie des alvéoles pulmonaires) et BPCO (Broncho-pneumopathie Chronique Obstructive) sont également des champs d’application de la pneumologie interventionnelle. «Les patients souffrant d’asthme sévère peuvent bénéficier de la thermoplastie. C’est un traitement qui consiste à utiliser un courant de radiofréquence au niveau des voies aériennes pour limiter l’impact négatif de la maladie », indique le Dr Escarguel. Cela présente l’avantage de réduire les traitements médicamenteux parfois lourds et les hospitalisations. L’emphysème, quant à elle, se caractérise par des sortes de « trous » dans les poumons (causés majoritairement par le tabac). «L’air va donc dans ces zones qui ne servent à rien, créant une distanciation au niveau du thorax. Le patient doit donc faire encore plus d’efforts. Pour rompre ce cercle vicieux, on peut procéder à une réduction du volume pulmonaire ‘‘nutile’’ . On utilise alors des coils (des dispositifs qui vont affaisser le poumon) ou des valves qui vont occlure la zone concernée, décrit le pneumologue interventionnel. La ventilation est ainsi plus efficace. » La pneumologie interventionnelle ne cesse d’étendre son champ d’application au bénéfice des patients.