Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Commerces en coeur de ville : l’envers du décor
Avec une très nette baisse de leur chiffre d’affaires, plusieurs établissements du centre-ville ont tiré définitivement leur rideau. Les raisons sont multiples mais les solutions pas évidentes
En seulement quelques mois, plusieurs établissements viennent de tirer définitivement leurs rideaux: Trabaud, le Bistrot, Le comptoir du palais, Le Saint-Barth, Pastavore ou encore Le palet d’or, pour ne citer qu’eux. Restaurants, établissement de boissons, pâtisseries, prêt à porter les commerces de proximité peinent à résister dans le coeur de ville. Si les boutiques du boulevard Clemenceau semblent retrouver un regain d’activité depuis la fin des travaux sur l’artère principale, les rues adjacentes souffrent toujours de désertification.
Manque d’attractivité
Un constat amer de commerçants qui ont jeté l’éponge, mais aussi de ceux encore en activité qui voient leur chiffre d’affaires se réduire considérablement. « J’arrive toujours à m’en sortir mais lorsque je compare mon activité d’une année sur l’autre, je constate que mes ventes ont diminué de moitié », explique un commerçant de la rue Cisson. « Depuis les travaux du boulevard, les gens ont perdu l’habitude de venir consommer en centre-ville », poursuit-il. « Ils ne s’y rendent que lorsqu’il y a des animations. La dernière a été organisée par l’association des commerçants avec la foire aux vins. Mise à part cette initiative associative, le centre-ville est d’une grande tristesse, notamment rues République ou Cisson, tout comme place du Marché ». Il faut dire que le vaste chantier de réhabilitation engagé par la municipalité et l’agglomération - certes nécessaire pour réhabiliter la ville - n’est pas sans conséquences. « Il n’y a plus d’activités culturelles pour attirer les Dracénois », explique un autre commerçant de la rue Cisson. Le théâtre est fermé pour travaux, tout comme le musée des Beauxarts et les travaux vont se poursuivre rue Pierre-Clément et place du Marché. Une raison avancée par des commerçants qui vient s’ajouter à d’autres déjà connues comme des loyers excessivement onéreux par rapport à l’emplacement ou la superficie des locaux (voir par ailleurs). « En attendant, nous croulons sous les impôts et nous ne sommes pas exonérés de loyer comme certains pendant deux ans !», a écrit au maire l’un des commerçants qui vient de fermer définitivement boutique, rue Pierre-Clément. « Aujourd’hui, il est bien plus facile d’aller dans les zones commerciales où le parking est gratuit. Là-bas, personne n’est à l’affût pour vous coller une contravention ». Ces derniers regrettent le manque d’animation (1) au centre-ville, tout comme l’insécurité qui y règne. « Chaque soir il y a des cris, des bagarres, des insultes lorsque ce ne sont pas des agressions », poursuit un commerçant qui avoue être « découragé » par ces scènes de violences nocturnes. « L’un de mes employés s’est fait agresser, un autre a dû déménager ne supportant plus de traverser la rue de Trans le soir !» Et un autre d’ajouter : « Ce n’est pas sécurisant de venir faire ses courses avec les chiens des sans domicile fixe qui divaguent. Sans compter les insultes en pleine journée lorsque leurs maîtres sont alcoolisés ». De son côté la police municipale entend renforcer sa présence sur le terrain (voir par ailleurs). En attendant, certains commerçants s’interrogent sur leur capacité à maintenir une activité commerciale sans plus de soutien de la ville, tant au niveau de l’animation que de la sécurité. À suivre.
1. Contactée à plusieurs reprises, Christine Niccoletti, adjointe déléguée au commerce et à l’animation, n’a pas donné suite à nos appels.