Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Les confessions littéraires du chanteur Benoît Vauzel P
L’auteur-compositeur-interprète varois publie un recueil d’entretiens, où il se questionne sur le monde par le biais d’un personnage mystérieux, qui est son voisin, son ami, son confident
C’est son voisin, son mentor, son psy. Ce personnage s’appelle Monsieur Il, il est l’interlocuteur principal de Benoît Vauzel dans son nouveau livre, publié aux éditions Baudelaire, disponible en librairie. Le musicien a cinq albums derrière lui, il endosse le rôle de parolier-guitariste depuis de nombreuses années. Les lettres, il les a même enseignés au collège et au lycée. Il a toujours écrit, mais ne s’était jamais aventuré dans la rédaction d’un livre.
Laisser une trace
Nombreux sont ceux qui, à l’automne de leur vie, sont saisis par le chant des sirènes, qui leur murmure de
laisser une trace ». Ainsi commence Monsieur Il .En 37 entretiens, longs d’une page ou deux, il développe une narration dont la forme oscille entre le questionnement philosophique - le ton pompeux en moins -, le journal intime et la discussion de comptoir. Les thèmes abordés sont variés. Les relations familiales, la normalité, les interactions sociales, le rapport au temps,... Benoît Vauzel, en passant, en profite pour régler quelques comptes avec les médecins, les psys, les religieux, les donneurs de leçon et les conformistes.
Monsieur Il
Sur la couverture, un homme dessiné par des traits noirs, visage baissé, chapeau sur la tête, semblable à un Corto Maltese au fusain. À chaque page tournée, on en apprend un peu plus sur ce personnage mystérieux, un peu fou, un peu bizarre. Le voisin excentrique s’assume et étaye sa singularité sur un raisonnement cohérent. C’est un bon vivant, un sans-gène distingué, il a des avis bien tranchés sur la vie, parfois à la frontière de l’anarchisme. Il se considère « bouffon », en opposition avec les « photocopiés », se construit un château avec des draps de lit, pratique la transe chamanique, veut jeter sa radio et sa télé, ... Les traits de Monsieur Il se précisent à chaque entretien, mais l’auteur a voulu conserver des zones d’ombre pour que le lecteur s’identifie.
« Ça fait du bien »
« Ce livre, c’est un recueil d’entretiens que j’ai eu avec mon voisin, explique Benoît Vauzel. J’y ai glissé aussi quelques chansons. Ce personnage a vraiment existé, on était proches. Il est mort de ce qu’il a bu et fumé. Il me permet d’aborder plusieurs thèmes que j’ai à coeur, ça fait du bien. Par exemple, je n’aime pas les médecins ni les religions. Mais j’en parle avec beaucoup de bonheur, je n’ai pas envie de donner de leçons. » L’auteur a toujours manié la plume. « Les mots, c’est les trois quarts de ma vie. J’ai toujours écrit, mais là, la démarche est différente. J’ai eu envie de me frotter à ça, c’était presque un pari d’ivrogne que d’écrire et publier ces 80 pages. » Mais Benoît Vauzel ne délaisse pas la musique pour autant, il a deux albums sur le feu. Si Monsieur Il est disponible en ligne, son auteur conseille vivement de l’acheter en librairie.
Les mots, c’est les trois quarts de ma vie. ”
Rens : www.vauzel.fr