Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

La résurgence de l’exploitati­on des eaux de Pioule

La municipali­té relance l’ambitieux projet économique : la création d’un centre de bien-être aquatique, d’un hôtel 4 étoiles comprenant bar et restaurant, et même d’un casino

- MIGUEL CHARLOTIAU­X mcharlotia­ux@nicematin.fr

Jeudi, le conseil municipal du Luc s’est réuni pour une dernière séance avant les vacances. Plusieurs sujets ont été abordés : la demande de subvention pour un véhicule du CCFF, l’actualisat­ion des tarifs de l’école municipale des sports et de la restaurati­on scolaire ainsi que deux questions d’urbanisme. Mais la thématique qui galvanise l’attention reste celle qui concerne l’exploitati­on du site de Pioule. Ambitieux, luxueux, nécessaire, même si elle reste pour l’heure en phase de projet, la création de ce pôle économique autour du château de Pioule-les-Eaux fait l’unanimité auprès des élus. La volonté de la commune est de renouer avec son passé thermal et de relancer l’économie locale, en créant une activité de « bien-être aquatique », ainsi qu’un parking, un hôtel haut de gamme comprenant bar, restaurant et espace séminaire, et, si cela est réalisable, un casino. Cette nouvelle zone verrait le jour sur le terrain qui entoure le château, d’une surface de 50 000 m2.

Le château exclu du projet?

Quand le sujet est abordé, Pascal Verrelle, maire du Luc, précise que ce projet « ne sort pas des tiroirs », qu’il a déjà été étudié par la municipali­té précédente, qu’il est le fruit d’une mûre réflexion. Au conseil, l’assemblée est appelée à se prononcer sur le principe du recours à une procédure d’appel d’offres. Même si ce point a été voté à l’unanimité, l’opposition a émis plusieurs interrogat­ions. La première concerne le château en lui-même, qui est un pôle petite enfance. Les constructi­ons devraient voir le jour sur le terrain qui l’entoure, le château ne serait pas intégré directemen­t au projet. « Pourquoi le château est-il exclu ? Il était pourtant au coeur du projet de centre thermal? » interroge un élu. Le maire répond que la commune s’est engagée auprès de la CAF, et que si l’activité de petite enfance s’arrêtait, la ville serait tenue de rembourser « prés d’un million d’euros ».« Sans compter les frais de réaménagem­ent du bâtiment, ajoute Pascal Verrelle. Qui seraient plus élevés que si nous partions sur du neuf. » D’autres inquiétude­s ont porté sur la voirie.

«Une belle opération de com’ politique»

L’opposant Dominique Lain s’interroge de son côté sur le calendrier. « Je ne comprends pas pourquoi nous délibérons aujourd’hui. Nous sommes encore en phase de projet, ce que vous nous présentez peut encore changer. » Il évoque notamment la durée du bail, annoncé « en l’espèce » à 40 ans, « mais qui pourrait passer à 50 ans demain. » « C’est en tout cas une belle opération de communicat­ion politique, je vous félicite », dénonce l’opposant.

Qualité de l’eau

Le château est assis sur une source d’eau minérale, qui a cependant été polluée. « C’est l’un

des éléments qui nous a poussés à présenter ce projet de centre thermoludi­que, explique Pascal Verrelle. La qualité de la source ne permet pas d’en exploiter l’eau minérale, ni de profiter de ses vertus

médicales. Mais les études prouvent que son débit et sa températur­e permettent de proposer une activité de bien-être aquatique. »

 ?? (Photo Gilbert Rinaudo) ?? Si le projet est ambitieux, il n’intègrera pas directemen­t le château en lui-même car «la ville aurait à rembourser près d’un million d’euros à la CAF». Sans compter les frais de réaménagem­ent.
(Photo Gilbert Rinaudo) Si le projet est ambitieux, il n’intègrera pas directemen­t le château en lui-même car «la ville aurait à rembourser près d’un million d’euros à la CAF». Sans compter les frais de réaménagem­ent.

Newspapers in French

Newspapers from France