Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
La résurgence de l’exploitation des eaux de Pioule
La municipalité relance l’ambitieux projet économique : la création d’un centre de bien-être aquatique, d’un hôtel 4 étoiles comprenant bar et restaurant, et même d’un casino
Jeudi, le conseil municipal du Luc s’est réuni pour une dernière séance avant les vacances. Plusieurs sujets ont été abordés : la demande de subvention pour un véhicule du CCFF, l’actualisation des tarifs de l’école municipale des sports et de la restauration scolaire ainsi que deux questions d’urbanisme. Mais la thématique qui galvanise l’attention reste celle qui concerne l’exploitation du site de Pioule. Ambitieux, luxueux, nécessaire, même si elle reste pour l’heure en phase de projet, la création de ce pôle économique autour du château de Pioule-les-Eaux fait l’unanimité auprès des élus. La volonté de la commune est de renouer avec son passé thermal et de relancer l’économie locale, en créant une activité de « bien-être aquatique », ainsi qu’un parking, un hôtel haut de gamme comprenant bar, restaurant et espace séminaire, et, si cela est réalisable, un casino. Cette nouvelle zone verrait le jour sur le terrain qui entoure le château, d’une surface de 50 000 m2.
Le château exclu du projet?
Quand le sujet est abordé, Pascal Verrelle, maire du Luc, précise que ce projet « ne sort pas des tiroirs », qu’il a déjà été étudié par la municipalité précédente, qu’il est le fruit d’une mûre réflexion. Au conseil, l’assemblée est appelée à se prononcer sur le principe du recours à une procédure d’appel d’offres. Même si ce point a été voté à l’unanimité, l’opposition a émis plusieurs interrogations. La première concerne le château en lui-même, qui est un pôle petite enfance. Les constructions devraient voir le jour sur le terrain qui l’entoure, le château ne serait pas intégré directement au projet. « Pourquoi le château est-il exclu ? Il était pourtant au coeur du projet de centre thermal? » interroge un élu. Le maire répond que la commune s’est engagée auprès de la CAF, et que si l’activité de petite enfance s’arrêtait, la ville serait tenue de rembourser « prés d’un million d’euros ».« Sans compter les frais de réaménagement du bâtiment, ajoute Pascal Verrelle. Qui seraient plus élevés que si nous partions sur du neuf. » D’autres inquiétudes ont porté sur la voirie.
«Une belle opération de com’ politique»
L’opposant Dominique Lain s’interroge de son côté sur le calendrier. « Je ne comprends pas pourquoi nous délibérons aujourd’hui. Nous sommes encore en phase de projet, ce que vous nous présentez peut encore changer. » Il évoque notamment la durée du bail, annoncé « en l’espèce » à 40 ans, « mais qui pourrait passer à 50 ans demain. » « C’est en tout cas une belle opération de communication politique, je vous félicite », dénonce l’opposant.
Qualité de l’eau
Le château est assis sur une source d’eau minérale, qui a cependant été polluée. « C’est l’un
des éléments qui nous a poussés à présenter ce projet de centre thermoludique, explique Pascal Verrelle. La qualité de la source ne permet pas d’en exploiter l’eau minérale, ni de profiter de ses vertus
médicales. Mais les études prouvent que son débit et sa température permettent de proposer une activité de bien-être aquatique. »