Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Lucky Peterson : « Le blues, c’est la vie... c’est ce qu’est le blues »
Lucky Peterson, c’est le jazz’n blues à l’américaine, celui qui n’a pas besoin de se la raconter, mais terriblement efficace. D’ailleurs, quand on lui demande quels sont les plus grands moments de blues dans sa vie, Lucky Peterson répond de sa voix gutturale, «le blues, c’est la vie... c’est ce qu’est le blues. Tous les jours... tous les jours que l’on vit». No comment. Il faut dire qu’il a baigné dedans, dès sa naissance en 1964, fils de James Peterson, qui tenait un club à Buffalo, dans l’Etat de New York, réputé dans toute la région.
Célèbre à 5 ans
Repéré par Willie Dixon, une légende du blues, il sort son premier album à l’âge de 5 ans, à l’orgue, et passe sur toutes les télés américaines. « J’ai juste grandi dans le blues, chantant et jouant de l’orgue », résume-t-il. Il revient à ces premières amours dans son dernier album Tribute to Jimmy Smith, et lors de son concert de samedi. Il sera comme son mentor aux claviers d’un orgue Hammond B3. « Jimmy Smith, l’un des organistes les plus géniaux, le premier » qui a fait rayonner cet instrument dans le jazz, avant d’ouvrir la voie vers le funk et la soul. « Il a été aussi mon professeur », confirme Lucky Peterson, qui évoque rapidement des souvenirs, leurs « blagues ». Pas trop bavard, il préfère laisser parler le blues. Comme il n’a pas besoin d’avoir un site internet à son nom, contrairement à beaucoup d’autres musiciens, pour raconter qui il est. On le connaît aussi à la guitare. Il la promenait déjà en bandoulière dans le public, lors de concerts, avant que ça devienne une mode. « Là ce sera un peu trop lourd avec l’orgue », consent-il. Il « aime
autant les deux instruments », ne fait «aucune différence », sauf celle-là, entre les deux. Nul doute qu’il franchira les barrières de la langue et de la scène, autrement. Lucky la chance ? « Je me sens chanceux et je me sentirais ainsi tant que je vivrais ».
C’est aussi ça le blues.