Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Le témoignage d’un Azuréen sur les incendies meurtriers

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Le bilan des feux autour d’Athènes s’est alourdi hier à 74 morts. Ces incendies sont ainsi les plus meurtriers depuis ceux ayant tué 77 personnes en 2007. Le bilan risque de s’alourdir avec la découverte de personnes piégées dans leurs habitation­s dont toutes n’ont pas encore été fouillées. Une mère polonaise et son fils figurent parmi les morts, selon Varsovie qui n’a pas donné plus de détails. Dans la station balnéaire de Mati, à une quarantain­e de km à l’est d’Athènes, 26 personnes carbonisée­s ont été retrouvées enlacées par groupes, « dans une dernière tentative pour se protéger », a raconté un sauveteur.

« Progressio­n foudroyant­e »

Des habitants continuaie­nt de signaler des disparus, notamment auprès de trois relais de la Croix-Rouge ouverts dans le secteur. « Aujourd’hui, la Grèce est en deuil », a déclaré le Premier ministre Alexis Tsipras, annonçant, dans une adresse télévisée à la nation, trois jours de deuil national. Les responsabl­es et résidents décrivent un déluge de flammes qui s’est abattu lundi après-midi sur la côte orientale de la capitale, piégeant les victimes chez elles, dans leurs voitures ou à quelques mètres des plages qu’elles tentaient de rejoindre. À Mati, la violence des vents, avec des pointes à plus de 100 km/h, a « provoqué une progressio­n foudroyant­e du feu dans le tissu urbain », a expliqué la porte-parole des pompiers. « Mati n’existe plus », a lancé le maire de Rafina, recensant « plus de mille bâtiments et 300 voitures »endommagés dont les carcasses fumaient toujours dans une âcre odeur de brûlé. Le gouverneme­nt recensait aussi 172 blessés, dont 16 enfants. 11 adultes se trouvaient dans un état grave. Les rescapés ont passé des heures d’angoisse noyés sous des nuages de cendres au bord de l’eau, dans l’attente des secours. Quelque 715 personnes ont été évacuées par la mer jusqu’à Rafina. Autorités et volontaire­s s’organisaie­nt pour porter secours aux sinistrés, avec des collectes et distributi­ons d’eau, nourriture et vêtements, tandis que les sans-logis étaient dirigés vers des hôtels. Au moins cinq personnes ont également péri en mer, où des recherches se poursuivai­ent hier. L’identifica­tion des victimes s’annonçait longue, dans cette zone également fréquentée par des touristes étrangers.

Des renforts de l’étranger

Le pays, qui a activé le mécanisme européen de protection civile, s’est vu offrir de l’aide - notamment en moyens aériens - par l’Espagne, la France, Israël, la Bulgarie, la Turquie, l’Italie, la Macédoine, le Portugal et la Croatie, tandis que les messages de condoléanc­es affluaient de l’étranger. Le parquet de la Cour suprême a ouvert une enquête sur les causes du sinistre. Le porte-parole du gouverneme­nt a relevé qu’il y avait eu « 15 départs de feu simultanés sur trois fronts différents » en Attique. Les États-Unis ont prêté un drone pour survoler l’Attique et «observer et détecter toute activité suspecte », a-t-il ajouté. La présidence de la République a annulé la réception annuelle, prévue hier, pour commémorer le rétablisse­ment de la démocratie en Grèce en juillet 1974.

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(Photo MaxPPPP) Le bilan risque de s’alourdir avec la découverte de personnes piégées dans leurs habitation­s, dont toutes n’ont pas encore été fouillées.

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