Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Les doléances des commerçants du parc de la Laouve
Bouchons, sécurité routière, ramassage des déchets... les commerçants ont hier déroulé leurs arguments devant la sénatrice Christine Lanfranchi-Dorgal et le vice-président de l’agglo, Didier Brémond
« Nous ne sommes pas contre le développement économique de la ville, bien au contraire », insistait, hier, le président de l’association syndicale libre (ASL) du parc d’activité de La Laouve, André Apkarian. Et d’ajouter, devant les membres réunis en assemblée générale: «Nous souhaiterions seulement que tout ne soit pas concentré dans un seul secteur géographique». Actuellement, l’ouest de la ville est en pleine effervescence, économiquement parlant. L’ASL de La Laouve comprend 22 propriétaires adhérents et la zone concentre une cinquantaine d’ exploitants entre l’A8 et la D 560. Une densification qui, au fil des années, a généré quelques problématiques. Voici ce qu’il faut retenir de la réunion.
SATURATION DES ROUTES
Agrandissement du Hyper U, ainsi que du magasin M. Bricolage dans la zone Cap Sainte-Baume, sans compter les projets d’installation non loin du parc, comme celui d’un Décathlon, d’un Burger King, et de 1200 m2 de petits espaces. Sans compter le déplacement du Lidl... Des aménagements qui vont densifier le maillage économique, l’attractivité du territoire et… le nombre de véhicules par jour. Les commerçants redoutent une saturation des réseaux routiers, déjà encombrés, et des problèmes «d’accessibilité» à l’avenir. «Surcharger la bretelle de contournement de la ville, en rajoutant du dispositif commercial, de façon lourde sur un seul et même rondpoint – celui qui accueille déjà le plus de flux – c’est prendre un risque majeur de provoquer une saturation et de mettre en danger le centre-ville», argumente, pour sa part Christophe Mostaert, proposant de créer un pôle d’attractivité ailleurs. Vincent Roux a lui estimé que les dossiers avançaient, de plus, sans «communication » ni« de concertation». La sénatrice Christine Lanfranchi-Dorgal a rappelé les règles, comme celle de la libre entreprise des projets privés, étudiés puis validés ou non par la CDAC (Commission départementale d’aménagement commercial). « Chacun d’entre vous avez créé des entreprises. Quand vous avez eu des soucis, on a parlé ensemble pour trouver une solution. Aujourd’hui, il ne faut pas avoir une vision, je ne dirais pas rétrograde ou du “c’était mieux avant” mais... Une ville qui n’a plus de projets ou d’ambition, c’est une ville qui meurt. (...) Je travaille pour l’intérêt général». Au sujet des flux de véhicules, la sénatrice a proposé de revoir un sens de circulation, d’optimiser les accès et les sorties et retient les aspects positifs des aménagements. «On pourrait faire des zones d’activités un peu partout (...). Je dis que c’est quand même bien d’avoir tout, au même endroit, même si on perd dix minutes sur la déviation. » Didier Brémond, président de l’agglo Provence verte a plaidé, lui aussi, pour le développement du secteur.
RAMASSAGE DES DECHETS
Les jours, les horaires et la fréquence des passages ont été pointés du doigt. «Il n’y a que quatre jours de ramassage par semaine, déplore Frédérique Paix. Il en faudrait une cinquième. Le jeudi, c’est le jour des cartons, mais je ne peux pas les mettre sur le trottoir, trop petit. Du coup, je me fais insulter par les éboueurs qui doivent rentrer pour les prendre !». Thierry Clerc a soulevé le problème du coût du ramassage, trop élevé, au regard des prestations. «Rien que pour un seul conteneur de 660 litres, je paie 1350 euros. Et j’en ai plusieurs. Sans compter le fait qu’on est envahi par des millions et des millions de fourmis... »
UN PARKING QUI SE TRANSFORME EN AIRE DE COVOITURAGE
Bien située et bien accessible, la zone d’activité est un point de rendez-vous presque quotidien d’automobilistes et de passagers qui font la route ensemble. Si ce dispositif permet de désengorger les voies de circulation et doit être favorisé, l’occupation de site de rencontres prisé peut, suivant les heures et le nombre de véhicules, avoir une incidence sur le chiffre d’affaires des exploitants. «C’est pénalisant pour nos activités», résume le président, qui avance une solution. Celle de requalifier la piste de moto toute proche en aire de covoiturage. «Un dossier qui revient depuis longtemps», confirme Christine Lanfranchi-Dorgal, ajoutant que le foncier appartient au Département et que la communauté d’agglomération possède la compétence «transports et mobilité ». Sans plus de précisions.
SECURISATION DES CHEMINEMENTS PIETONNIERS
Lancé par Frédérique Paix, ce point a fait l’unanimité. L’axe majeur de la zone serait devenu une sorte d’itinéraire « bis » afin d’éviter les autres voies congestionnées à certaines heures. « Le problème, c’est qu’il y en a qui font du rodéo là. J’ai déjà prévenu quatre fois les gendarmes! Il faut sécuriser le cheminement piétonnier » Et le président d’acquiescer: «D’autant que le lycée est tout proche. »