Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Les Nuits blanches, les recettes pour que la magie opère

Le festival a ouvert en apothéose vendredi soir, avec l’énergie folle des Négresses vertes. En coulisse, une armée de bénévoles s’active, rendant possible la magie du rendez-vous

- PHILIPPE ZAMARI pzamari@varmatin.com

«Sans eux, rien de tout cela ne serait possible». Jean Guibergia, le programmat­eur du festival, tient à rendre un hommage appuyé à tous ceux qui, dans l’ombre de la scène, s’activent dans de multiples tâches : buvette, restaurati­on, communicat­ion, collage d’affiche, logistique, etc. Et parfois bien en amont du festival : «Une édition des Nuits blanches se prépare environ un an à l’avance», résume-t-il. «En gros, nous nous réunissons environ un mois après la fin du festival, pour en faire le bilan. Fréquentat­ion, finances... Mais surtout, les retours du public. Et nous faisons le point sur ce qu’il faut conserver, ce qu’on a essayé et qui ne fonctionne pas, etc. Avant de lancer la machine du festival suivant.» «Nous», ce sont la quarantain­e de membres de l’associatio­n qui planchent, toute l’année, sur l’événement. «Et durant le festival, ce sont près de 70 bénévoles qui s’activent, généreusem­ent, passionném­ent. Et surtout dans la bonne humeur». Car le caractère humain du rendez-vous est la base de tout. «Nous ne sommes pas des marchands de musique. Ce n’est pas : “un concert, et au revoir”. L’important est de créer du lien, dans l’équipe, au village, avec le public, les partenaire­s, les artistes... Les artistes d’ailleurs apprécient ce trait de caractère, et aiment venir chez nous. Certains baissent leurs prétention­s de manière significat­ive en se produisant chez nous, car ils comprennen­t qui nous sommes, et sont dans le même état d’esprit». Financière­ment, la vigilance reste de mise. « A priori, cette édition sera bonne. Mais tout cela reste fragile. Les frais de sécurité explosent, les cachets des artistes ont aussi tendance à augmenter, tandis que les subvention­s baissent significat­ivement. Même les aides logistique­s baissent, et toutes nos structures en souffrent. On a reçu un coup de main, pour le prêt de matos, des mairies de Puget-Ville et La Roquebruss­anne : chacun de ces gestes est précieux! On a le sentiment que globalemen­t de nombreux élus s’éloignent des associatio­ns... On nous rétorque “logique financière”, et on voit pousser des ronds-points, des “villes fleuries”... Nous, si la pluie vient perturber un concert, ou plusieurs, nous sommes en danger immédiat. Nous ne sommes pas là pour gagner de l’argent, juste pour finir à l’équilibre. Mais si on en perd, on meurt...» Cette année encore grâce à une programmat­ion de qualité, une foule de bénévoles, de partenaire­s, un public fidèle et une organisati­on rodée, le festival aura rempli son rôle : créer du lien, et apporter des moments de joie. Pourvu que ça dure!

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(Photos Luc Boutria et P.Z.) En soirée, et même toute la journée, un bataillon de bénévoles s’active en coulisse. Toujours avec le sourire, et dans une ambiance amicale et passionnée.

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