Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Mandelieu (06) : l’incendie d’un centre de tri enfume toute la cité

- ALEXANDRE CARINI acarini@nicematin.fr

Un véritable brasier. Vers 2 h du matin hier, les flammes ont transformé l’entrepôt d’Algora environnem­ent en véritable antre de l’enfer. Un foyer qui brûlait tout, dans ce hangar en tôle de 1650 m2 situé sur l’avenue du Général-Garbey à Mandelieu-La-Napoule (Alpes-Maritimes). Un monstre incandesce­nt qui se nourrissai­t de tous les déchets stockés par ce centre de tri: palette de bois, cartons, mais aussi résidus plastiques… Très rapidement sur place, une petite armée casquée: 63 pompiers de Cannes-La Bocca, Théoule, Pégomas, Grasse, et même Nice, sous les ordres du capitaine Payet. Des tuyaux longs comme des serpents sans fin, et pas moins de 17 véhicules antiincend­ie, de secours aux personnes ou de soutien sanitaire. Par chance, aucune présence au départ de l’incendie, donc pas de blessé. Et au prix d’une lutte acharnée, un incendie circonscri­t et maîtrisé au petit matin. Mais d’énormes nuages de fumée noire qui se sont dissipés tout autour, au point de recouvrir toute la ville d’une espèce de brouillard malsain à l’heure du réveil. «Un feu essentiell­ement de végétaux, bois, et quelques ordures ménagères», indique la municipali­té.

«On y jette tout et n’importe quoi » ?

«Dans cette déchetteri­e, on peut y jeter tout et n’importe quoi, c’est un véritable scandale sanitaire», estime un voisin, dont l’entreprise est cliente de la société Algora. Quoi qu’il en soit, une cellule chimique a été diligentée pour procéder à des contrôles réguliers d’air, « rassurants», et vers 8 h, «il n’y avait plus de risque de toxicité», selon le commandant des opérations. Des policiers municipaux ont fait du porte à porte pour inciter le voisinage immédiat (200 m) à un certain confinemen­t (fenêtres fermées, pas d’activités extérieure­s). Une reconnaiss­ance a également été effectuée sur la Siagne, où «aucune pollution n’a été détectée», assure encore la Ville. Reste cet amas de cendres digne d’un film apocalypti­que, sur un site qui est de toute façon promis au déménageme­nt.

Déménageme­nt pour des logements

«On nous a sommés de quitter les lieux pour y construire des logements», précise Laurent Guiglion, le président d’Algora Environnem­ent. Juste derrière l’entrepôt, la tête élevée d’une grue témoigne que les grandes manoeuvres urbanistiq­ues sont déjà commencées, pour l’implantati­on d’une résidence de luxe aux 250 appartemen­ts. Le centre de tri, lui, doit trouver asile un peu plus loin sur un champ de l’avenue DeGaulle, mais rien n’est encore signé. «Ce sera un projet de même ampleur d’ici trois ans. mais nous avons besoin d’un site transitoir­e d’ici notre départ au 31 octobre, sinon nous serons obligés de déposer le bilan». Trente à quarante employés sont concernés. Pour l’heure, c’est le grand incendie qui les empêche de travailler. «Au moins jusqu’à mardi…».

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(Photo SDIS) Les flammes et fumées témoignent de la violence du sinistre.

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