Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Une victoire trop accrochée

Sans convaincre, José Gomez l’a emporté au terme d’un combat décevant face à un obscur Mexicain

- PAUL MASSABO

Dans le vestiaire de « Pepe » Gomez, l’heure n’était pas aux réjouissan­ces après son combat remporté petitement et surtout sans la manière vendredi soir. Face au modeste Mexicain Rosales, le gitan de Toulon est passé à côté de son rendez-vous télévisé. Le poids welter varois était, avec lucidité, dépité de sa prestation, indigne de son talent. Il s’en excusait même auprès de son coach Momo Maghraoui, prostré qui ne trouvait pas les mots pour expliquer cette contre-performanc­e malgré ce succès arraché de peu aux points (un des trois juges l’a même donné perdant). À l’origine, cela devait être un combat pour le titre de champion de France. Mais après le forfait sans gloire de Dehez, tenant d’un titre déprécié, José Gomez s’est retrouvé face à un Mexicain qui a fait le job et n’a pas volé sa bourse au terme des huit reprises trop souvent brouillonn­es. À 37 ans, José Guadalupe Rosales n’a rien d’un foudre de guerre. Ce n’est pas pour autant un faire-valoir. Le Toulonnais s’en est rapidement rendu compte. Contraint d’avaler des antibiotiq­ues tout au long de la semaine, il avait même envisagé de déclarer forfait. Mais l’homme du clan des «Conejo» n’a pas voulu poser un lapin à Brahim Asloum, l’organisate­ur. Au vu de la prestation offerte, cela aurait pourtant été préférable. Car « Pepe » voulait vaincre et surtout convaincre. C’est raté ! Il a finalement gagné de peu aux points avec des avis partagés (78-74, 75-77, 77-75) mais n’a surtout pas séduit. Après deux premières reprises à son avantage, le licencié de l’ASCM a marqué le pas et cherché son second souffle… sans jamais le trouver. Ainsi, sans jus ni punch, il a été contraint de s’accrocher à de multiples reprises au grand dam de son adversaire, voire de tricher pour sortir de ce guêpier. Les quelques sifflets qui ont fusé à l’annonce du verdict témoignaie­nt, si besoin, du résultat mitigé. Le Mexicain réclamait aussitôt une revanche. Une revanche ? Le Toulonnais la doit d’abord à lui-même, à toute son équipe et ses supporters. Pepe était dans un jour « sans ». Nul doute qu’il aura su retenir la leçon pour des jours meilleurs après notamment un séjour à Cuba en décembre.

Bravoure à revendre

Le Valettois Virgile De Gonzaga, de son côté, est sorti certes battu mais grandi de son combat qui a tourné au cavalier seul. Le fils de Zaza, cruellemen­t en manque de foncier, a fait preuve d’un courage et d’une abnégation de tous les instants. Mais face aux multiples droites qui entraient comme dans du beurre, la bravoure du Varois ne pouvait suffire. Et ce n’est qu’au cinquième round d’un combat prévu en six reprises que l’arbitre mettait enfin fin à la correction infligée par le Marseillai­s Renald Garrido. Le Varois recevait les félicitati­ons de l’organisate­ur, champion olympique à Sydney. Une consolatio­n qui touchait droit au coeur le boxeur, trop longtemps touché à la face par son adversaire.

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(Photo Gilles Massé) Pepe Gomez, vainqueur vraiment laborieux.

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