Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Gaz suspects à La Poste de Bargemon: le bureau a rouvert

Pour cause de personnels intoxiqués, l’office a fermé ses portes à deux reprises en mai-juin et juillet. Les analyses n’ayant rien détecté, de nouveaux capteurs ont été installés sur les lieux

- G. R.

Il était temps pour les habitants ! La direction de La Poste a décidé, lundi 30 juillet, de rouvrir les portes de son bureau à Bargemon. Fermé depuis dix jours pour cause « d’émanation de gaz toxiques », cette nouvelle fait suite à la précédente fermeture de quatre semaines en mai-juin pour la même raison. Une situation «incompréhe­nsible » pour Yves Bacquet, maire de la petite commune, présent ce lundi pour témoigner de la présence, ou non, d’odeurs ou de gaz. « Comme à chaque fois, je n’ai rien vu et rien senti. Les pompiers non plus. Même les analyses commandées en juin par La Poste n’ont rien donné », explique-t-il mécontent.

Deux agentes hospitalis­ées

Pourtant, les deux agentes présentes à l’époque ont, elles, bel et bien senti quelque chose et en ont fait les frais. Maux de têtes, vomissemen­ts, mises sous assistance respiratoi­re... Bilan : quatre semaines d’arrêt de travail juste avant l’été. «Ça s’est passé à une période de météo particuliè­rement mauvaise. Elles sont restées confinées dans le bureau. Les portes et fenêtres fermées », explique un syndicalis­te de l’entreprise joint par téléphone. Le 20 juillet, cette fois, une cliente a été incommodée par des émanations conduisant à une nouvelle fermeture.

Des émanations ponctuelle­s

Mais alors d’où viennent ces odeurs ? Pour l’instant, la réponse est simple : on n’en sait rien ! À la mi-juin, l’entreprise a commandé des analyses pour en avoir le coeur net : aucune trace de gaz, uniquement de la poussière… « Ce sont des émanations ponctuelle­s difficile à repérer. Elles arrivent de façon aléatoire », explique la direction de La Poste. Concernant les diagnostic­s du médecin sur les agentes, le service de communicat­ion du groupe avoue qu’ils ne confirment pas clairement la thèse de l’intoxicati­on même si de réels symptômes sont présents sur les employés. À notre grande surprise, La Poste nous a formelleme­nt interdit de visiter les locaux bargemonai­s et d’interroger les agentes, pourtant principale­s concernées par l’affaire. Quelque chose à cacher ?

Des Bargemonai­s qui doutent

De leur côté, les habitants du village ont souffert de l’absence de bureau. « À cause de la fermeture, j’ai perdu la moitié de mes courriers. Je devais me rendre à Callas, aux Arcs. Je n’avais aucunes informatio­ns de la part des responsabl­es », se plaint Pierre Simon, titulaire d’une boîte postale et gérant d’une agence immobilièr­e. « La Poste c’est aussi le seul distribute­ur du village. Pendant le marché, des clients, sans liquide, ont dû partir », lâche Fabienne. Avant d’ajouter : «Je pense que c’est une excuse pour fermer ce bureau. Les voisins du haut n’ont jamais rien senti, il n’y a pas de preuve, je n’y crois pas. ». Face à ces accusation­s, démenties par le groupe, La Poste a décidé d’installer de nouveaux capteurs dans les locaux. Disposés dans la cave, derrière les postes de travail et dans le distribute­ur, ils donneront leur verdict dans une quinzaine de jours.

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(Photo G.R.) La Poste de Bargemon a rouvert ses portes lundi  juillet... Jusqu’aux prochaines émanations.

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