Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Trois coffee-shops fermés

À Fréjus et Saint-Raphaël, les policiers ont fait fermer trois établissem­ents, cette semaine. Ont été saisis de nombreux produits dérivés du cannabis ainsi que 4 kg d’herbe

- N. P.

Àla faveur de ce que certains pensaient être un flou juridique, se sont développés, ces derniers mois en France, nombre d’établissem­ents vendant divers produits (crèmes, savons, tisanes, biscuits...) à base de dérivés du cannabis, dont le cannabidio­l. Mais ce « flou » a vite été levé par les autorités : à la mi-juin, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, avait averti que ses services allaient clarifier la « zone grise du droit » en menant un travail conjoint avec la direction de la répression des fraudes (DGCCRF). Ainsi, depuis la fin juin, petit à petit, les gérants de ces boutiques sont mis en examen, leurs établissem­ents faisant l’objet de fermetures administra­tives. L’agglomérat­ion est-varoise n’échappe pas à la règle : trois établissem­ents similaires avaient ouvert courant juillet. L’un, « Docteur Smoke », avenue de Provence à Fréjus, non loin du commissari­at de police, un deuxième tout près de la gare de Saint-Raphaël Valescure, du nom de « L’Atelier du CBD », et un troisième, « Sinhala », à Agay.

Produits trompeurs

Cette semaine, les policiers du commissari­at de Fréjus ont tour à tour interpellé chacun des trois gérants pour infraction à la loi sur les stupéfiant­s, saisissant leurs produits pour les faire analyser. Se ventant de vendre des articles ne dépassant par les 0,2 % de teneur en THC (delta-9-tétrahydro­cannabinol), composant du cannabis ayant un effet psychotrop­e. Selon le parquet, cette autorisati­on découle d’un arrêté du 22 août 1990 qui ne permet cependant la vente du CBD que sous la forme de « fibres ou graines ». « Or, non seulement les premières analyses démontrent que ces taux sont dépassés, mais en plus d’autres infraction­s à la loi ont été commises, explique la commissair­e divisionna­ire Béatrice Fontaine. Le fait de mentionner le mot “cannabis”, la représenta­tion de la feuille de cannabis ou encore la vente de fleurs ou feuilles de cette plante. De plus, les produits sont trompeurs, arguant d’un bénéfice pour le bien-être alors que c’est le contraire, rappelons que le cannabis est hautement néfaste pour la santé. »

Pas des trafiquant­s

Aussi, le gérant de « Docteur Smoke », un Raphaëlois de 32 ans, affichait illégaleme­nt des termes et symboles de la médecine (le mot docteur, les dessins d’un stéthoscop­e et d’une croix notamment). Il a été placé en garde à vue, tout comme son associé à Paris, ou encore le propriétai­re de cette franchise à Cannes. Côté Saint-Raphaël, la gérante de la boutique près de la gare SNCF, une Raphaëlois­e de 35 ans, a aussi été placée en garde à vue, tout comme l’homme à la tête de « Sinhala » à Agay, âgé de 44 ans et originaire de Cergy (Val-d’Oise). Au total, ce sont près de 4 kilogramme­s d’herbe de cannabis qui ont été saisis, vendues notamment comme « feuilles pour tisane », sans compter un grand nombre de produits divers (café, bière, thé, chips ou huile) à base de stupéfiant­s. En attente de tous les résultats d’analyse, c’est dans un deuxième temps que seront poursuivie­s toutes ces personnes. Inconnues jusqu’alors des services de police, elles n’ont pas un passé de trafiquant, selon le commissari­at.

 ?? (Photos N. P. et Police nationale/DR) ?? Cet établissem­ent près de la gare SNCF de Saint-Raphaël a été fermé, tout comme les deux autres. La police y a trouvé des produits divers : café, bière, huile, chips et “tisanes” à base de produits stupéfiant­s.
(Photos N. P. et Police nationale/DR) Cet établissem­ent près de la gare SNCF de Saint-Raphaël a été fermé, tout comme les deux autres. La police y a trouvé des produits divers : café, bière, huile, chips et “tisanes” à base de produits stupéfiant­s.
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France