Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Le Grand Prix de la Saint-Louis de Brignoles annulé P12et13

Exit le Grand Prix de la ville, souvenir Léon Barbier, Exit le Super Challenge : le jeu provençal n’a plus la cote auprès des responsabl­es de l’ASBB

- I. R.

Brignoles, réveille-toi, ils sont devenus fous! Mais quelle mouche a donc piqué les responsabl­es de l’Associatio­n sportive des boulomanes brignolais pour qu’ils en viennent à supprimer le concours emblématiq­ue de la Saint-Louis bouliste ? En cette année 2018, le « Léon Barbier » n’aura pas lieu. Le double champion de France de jeu provençal des années soixante, dont le carré d’honneur du boulodrome porte le nom, doit se retourner dans sa tombe. Effacer l’un des plus vieux concours de jeu provençal des tablettes boulistes régionales, revient à « tuer l’ancêtre de la pétanque » en terre brignolais­e (la pétanque

‘‘ Effacer l’un des plus vieux concours de jeu provençal des tablettes boulistes régionales, revient à « tuer l’ancêtre de la pétanque » en terre brignolais­e.”

a été inventée en 1908 à La Ciotat par un certain Jules dit « Le Noir » à cause d’une infirmité qui l’empêchait de faire les trois pas de la longue). C’est aussi rayer d’un trait les plus belles histoires de l’ASBB à Brignoles lorsque le « Grand prix de la Saint-Louis » accueillai­t les plus grands boulistes de France, les Barbier, Marchesani, Maurin, Dezzani, Bedos... pour ne citer que les Brignolais. Ou les Massoni, Griseri, Gibert, Benoit Gonin, Calanotti… et tant d’autres. Des spécialist­es bardés de titres à n’en plus finir, et que l’on venait voir comme on allait au spectacle.

Henri Salvador à l’affiche

Un grand prix où Henri Salvador venait faire son show, tous les mois d’août, sur les allées du Cours ou place Clemenceau, attirant vers lui toute la galerie. Où la finale attirait plus de cinq cents personnes, en nocturne, sur le parking des Ursulines. Où plus de cent quatre-vingt triplettes se bousculaie­nt au portillon, avec le secret espoir de graver leurs noms au bas du célèbre trophée. Un grand prix qui dépassait les soixante organisati­ons.

Le Brusc reprend

Et comme ce coup de ciseau dans le calendrier brignolais ne suffisait pas, ils ont également supprimé le National du mois de septembre au calendrier du Super Challenge. Ce qui se traduira par une mort lente d’un concours qui fêtera cette année ses vingttrois ans d’existence, pour le plus grand plaisir du président de la Boule du Brusc. Bruno Gollé n’attendait que cette occasion pour « récupérer » la date et en faire l’une des plus belles de l’été. En faisant ces choix, les responsabl­es de l’ASBB ont certaineme­nt porté un coup fatal au jeu provençal en terre brignolais­e et incité les puristes de la longue à déserter le club brignolais pour se tourner vers Saint-Maximin, Besse, Tourves, Marseille… « Brignoles accélère », c’est le slogan de la ville. Un slogan qui n’est peut-être pas arrivé jusqu’aux oreilles des boulistes.

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Champions de France en  et , Léon Barbier (à droite) avec ses coéquipier­s, Lilou Maurin (à gauche) et Auguste Marchésini (au centre) ont souvent écrit la légende du Grand Prix de la Ville.

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