Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Le maire, Thierry Bongiorno : « On ne nous a pas tenus au courant »
« J’ai appris, en octobre 2017, que le Crédit Agricole comptait ouvrir une agence à Pignans. Un projet décidé depuis décembre 2016. Je croyais qu’ils installaient une nouvelle agence, mais des Pignantais m’ont appris la fusion, impliquant la fermeture des installations à Gonfaron. Une décision validée lors d’un conseil d’administration de la banque. » « Je trouve insensé que le Crédit Agricole ne m’en ait pas informé en tant que maire. Et ils n’ont apparemment pas prévenu les employés au départ, de ce que m’ont dit mes concitoyens qui y travaillent. Le Crédit Agricole est impliqué dans plus de trois quarts des financements de prêts de la commune, soit environ 1,2 million d’euros. C’est un partenaire majeur de Gonfaron et ils ne nous tiennent pas au courant de décisions aussi importantes. J’ai rencontré le directeur de l’agence et le chef de secteur. Ce dernier m’a dit qu’ils n’avaient pas pour habitude de contacter les maires dans ce genre de cas. Et qu’il n’avait pas trouvé d’autre solution pour Gonfaron. »
Garder un automate
« Le Crédit Agricole a proposé à plusieurs commerçants l’installation de points verts dans leurs enseignes. Je désapprouve ce système, car non seulement c’est plus risqué pour les commerçants, mais en plus on ne pourrait retirer d’argent que pendant les horaires d’ouverture. Cela favoriserait l’évasion touristique l’été et des gens de passage qui s’arrêteraient moins. Et impliquerait une désertion d’un village. Pour une banque comme le Crédit Agricole qui se dit de proximité, c’est paradoxal. » « Pour au moins garder un distributeur automatique, le Crédit Agricole m’a signifié que la mairie devrait le payer elle-même, soit 32 000 euros par an, ce qui est trop. Selon eux, cet outil est déficitaire, mais j’étais prêt à mettre un local à leur disposition gratuitement pour en garder un. Ce serait regrettable de ne plus en avoir un dans le centre. D’autant que nous entamons les travaux de la place de la Victoire pour en faire un lieu de vie dynamique. » « J’ai contacté plusieurs banques pour l’installation d’un distributeur. La Poste et la Société Générale ont refusé, d’autres étudient la question. Mais toutes ont souligné que les stratégies sont les regroupements d’agences et internet. Je crains qu’à l’avenir, le service bancaire de proximité disparaisse. »