Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Une HLM lesp ieds ... À ... dans l’eau
Inondés à chaque intempérie depuis 2013, les résidents du Raphaël tentent de lutter avec les moyens du bord. Exaspérés, ils demandent des explications à Var Habitat qui tardent à arriver...
chaque alerte intempérie, c’est le même rituel pour les résidents du rez-dechaussée du bâtiment A1 de la résidence Le Raphaël à Draguignan. Serpillières sous la porte, barrières de fortune devant, surélévation des meubles et prières pour que l’averse ne soit pas aussi violente qu’annoncée. Comme les 28 novembre 2017, huit janvier 2018 ou, plus récemment, les 9 et 14 août. Dates auxquelles l’eau s’est une nouvelle fois engouffrée dans l’immeuble, inondant, d’un peu moins de dix centimètres, couloirs, appartements, jardins et garages.
Un effet de cuvette
Sur place, les stigmates du récent passage du torrent sont encore visibles. Terre dans le hall, trou dans un jardin, plinthe en bois gondolées, ascenseur et garages toujours trempés. Et pour les dubitatifs, Malika, Anne, Michèle et tous les autres n’hésitent pas à dégainer leurs téléphones pour montrer les vidéos et photos attestant des dégâts. On peut y voir les résidentes, armées de raclettes, tentant de dévier le cours de l’eau vers le parking souterrain. L’escalier étant transformé en véritable toboggan aquatique. Cette situation, difficile pour les habitants de l’entrée A1, s’explique essentiellement par la physionomie du lieu. Situé avenue Julien-Cazelles, le bâtiment est en contrebas d’un terrain en pente. « Lorsqu’il y a de grosses pluies, l’eau passe par-dessus le mur de l’avenue de la 1re armée et coule jusqu’à nous », explique Michèle en montrant le mur en question, pourtant haut de plus d’un mètre, côté habitation seulement. Ce fort dénivelé crée un effet de cuvette ravageur pour les résidents. Pourtant, des caniveaux et bouches d’évacuations sont présents sur le site mais « les pompiers ont constaté que ces sorties d’eaux étaient obstruées, faute d’entretien », commente Anne. En effet, de nombreuses branches bouchent le caniveau longeant le terrain. Dans le garage au sous-sol, l’eau peine à s’évacuer par les grilles. « Et puis, vous voyez bien qu’elles ne sont pas adaptées aux intempéries comme celles que nous subissons, ajoute Malika, surtout que nous sommes sur une zone potentiellement inondable ». Difficile de la contredire, surtout lorsque l’on connaît Draguignan et ses forts épisodes pluvieux.
Des travaux prévus
Le Raphaël n’étant d’ailleurs pas le seul bâtiment de la ville touché par les dégâts des pluies. Mais alors comment expliquer qu’une telle résidence sociale, pourtant édifiée après les meurtrières inondations de 2010, n’ait pas été pensée pour parer à de telles éventualités ? D’autant plus que les appartements du rez-de-chaussée sont réservés en priorité à des personnes souffrant de problèmes de santé. Le 8 janvier dernier, l’eau est montée jusqu’à 18 centimètres dans les parties communes. La fois de trop pour les résidents qui ont décidé d’alerter le bailleur du logement, Var Habitat. « On a pu rencontrer M. Michel, directeur de l’agence de Draguignan, qui nous a promis des travaux d’aménagement. Mais depuis, rien n’a été fait et nous n’avons aucunes nouvelles », explique Malika, un brin agacée. Joint par téléphone, M.Martin a tenu à clarifier la situation : «Var Habitat a acheté Le Raphaël déjà construit. Malheureusement, nous nous sommes rendus compte en novembre 2017 et janvier 2018, à la suite des plaintes des riverains, qu’il y avait un problème de conception. En début d’année, j’ai commandé un rapport d’expert portant sur les aménagements du bâtiment. Les 50 pages ne m’ont été remises que le 17 juillet dernier. Il prévoit, entre autre, l’installation de nouveaux caniveaux à grilles et l’élargissement de certaines évacuations d’eau. ». Mais alors pourquoi ne pas avoir prévenu les résidents ? « Je ne souhaitais pas m’avancer tant que je n’avais pas d’éléments concrets », se justifie le chef d’agence. Concernant une date de début de ces travaux tant attendus, M. Michel botte en touche mais assure qu’ils sont « dans les clous » et devraient commencer prochainement. Pour que, après la pluie, les résidents du bâtiment A1 puissent enfin profiter du beau temps