Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Crossover «continue à être ambitieux et ouvert»

Demain, la 10e édition du festival fera vibrer le théâtre de verdure de Nice jusqu’à samedi. Le président de Panda events et organisate­ur, Benoit Geli, revient sur les dix ans de la success-story

- Recueilli par CÉLIA MALLECK cmalleck@nicematin.fr (1) Un des plus gros festivals d’Europe, à Barcelone.

Àla croisée des courants et des airs. Le festival Crossover entame sa dixième édition, demain. Un cap pour ce rendez-vous musical monté en 2009 par l’associatio­n Panda events. Agitateur des soirées azuréennes depuis quatorze ans. Présidé par Benoit Geli, chef d’orchestre des Plages électroniq­ues à Cannes et de ce festival qui met à l’honneur le métissage musical, culturel, social, économique, institutio­nnel et géographiq­ue de Nice, en partenaria­t avec la Ville.

Il y a dix ans, auriez-vous imaginé arriver jusqu’ici ?

Quand on organise un festival et crée un concept, on espère que ça va durer dans le temps. Tenir dix ans, c’est une victoire en soi. Le festival a beaucoup changé de dates, de lieux, d’idées pour tenter des choses. Beaucoup de gens ont participé à l’aventure Crossover. C’est ce qui fait son ADN. Le format d’aujourd’hui nous plaît. On reste ambitieux pour le faire grandir et progresser.

Vous êtes-vous déjà dit : non, là, on est trop ambitieux, on n’y arrivera pas ?

Non, on continue à être ambitieux et le plus ouvert possible. C’est important de l’être. Le Crossover est une boîte à idées avec plusieurs concepts, différents lieux, partenaria­ts ou musiques… C’est un repère présent tout au long de l’année. On commence à bien travailler la marque.

Quels ont été les trois temps forts de ces dix années ?

Le premier, c’est d’avoir pu aller à l’opéra de Nice, deux fois. C’était un moment magique la première année. Je me rappellera­i toujours de la Strada qui avait titré « historique » .Et c’est vraiment ça. La musique électroniq­ue est entrée à l’opéra de Nice qui est un lieu très prestigieu­x. Le deuxième, ça a été d’accueillir Cypress Hill. Pour les gens de ma génération, c’est un groupe culte. Quand on est capable de programmer un des artistes qui nous a fait aimer la musique, c’est un moment particulie­r. Le troisième, c’est l’édition de l’an dernier. On a proposé un festival avec quatre scènes et trente artistes par soir. Mais le succès était mitigé malgré l’offre.

Et le moment le plus difficile ?

Chaque année est difficile. C’est un événement compliqué à monter. Il demande du temps et de la passion. Le pari est grand. Chaque année, il faut se remettre en question. Il demande aussi une structure forte qui a de l’expérience. En même temps que Crossover, Panda events grandit aussi.

Pensez-vous que d’ici une dizaine d’années, Crossover pourra rivaliser avec le Sonar ?

Ben non… On est modeste. Mais dans deux ans, il sera un festival identifié que les Niçois et les Azuréens pourront s’approprier.

Cette année, vous avez changé la date…

On a longtemps été programmé fin août. Ça fait closing de saison. Mais c’est une période superdiffi­cile quand même. Heureuseme­nt, il y a les Crossover summer. Ceux de Beaulieu-sur-Mer, Villefranc­hesur-Mer et Saint-Jean-Cap-Ferrat ont eu beaucoup de succès cette année. L’an prochain, on a décidé d’ajouter deux dates, ce qui fera huit dates en plus du festival Crossover.

Vous avez de belles pépites dans votre programmat­ion…

Avec l’expérience, on arrive à mieux connaître l’industrie musicale et à voir venir les coups. C’est une bonne année pour les artistes francophon­es. La programmat­ion s’est faite à l’automne avec un bon cru, très pop. Angèle et Eddy de Pretto ont du talent et une personnali­té très forte. Lomepal est un artiste génération­nel. Il traduit les préoccupat­ions des jeunes qui s’identifien­t à lui. Polo & Pan étaient déjà là l’an dernier. Rone vient pour la troisième fois faire un full live [son, vidéo, lumière]. C’est un artiste coup de coeur du Crossover.

Quels projets avez-vous en tête ?

Ouvrir une salle de concerts à l’année à Nice. Les Plages électroniq­ues sont arrivées sur un rythme de croisière. Il faut encore faire grandir le Crossover. Contrairem­ent au festival, une salle de concert s’inscrit dans la durée.

 ?? (Photo Margaux Magnan) ?? « Tenir dix ans, c’est une victoire en soi », confie le chef d’orchestre de cet événement.
(Photo Margaux Magnan) « Tenir dix ans, c’est une victoire en soi », confie le chef d’orchestre de cet événement.

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