Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
LES VIEUX FOURNEAUX
De Christophe Duthuron (France). Avec Pierre Richard, Roland Giraud, Eddy Mitchell. Durée : h . Genre : comédie. Notre avis :
L’histoire
Pierrot (Pierre Richard), Mimile (Eddy Mitchell) et Antoine (Roland Giraud), trois amis d’enfance de 70 balais, ont bien compris que vieillir était le seul moyen connu de ne pas mourir. Leurs retrouvailles à l’occasion des obsèques de Lucette, la femme d’Antoine, sont de courte durée… Sans fournir d’explication à ses amis, le veuf quitte le Tarn pour rejoindre la Toscane. Accompagné de sa petite fille Sophie (Alice Pol), enceinte, ses deux amis se lancent à sa poursuite en espérant l’empêcher de commettre un crime passionnel… un demi-siècle plus tard.
Notre avis
Les espoirs placés dans l’adaptation de la bande dessinée irrévérencieuse aux dialogues signés Wilfrid Lupano étaient d’autant plus grands que ce dernier collabore sur le scénario. En contrepartie, un slogan sur l’une des affiches qualifiant le trio d’anciens soixante-huitards de « collectif de vieux emmerdeurs » était un mauvais présage… celui de voir Christophe Duthuron, dialoguiste sur Brice 3, esquiver le côté revendicateur nanar au profit d’une succession de simples blagues. Et si les mimiques exagérées du trio formé par Pierre Richard/ Eddy Mitchell/ Roland Giraud amusent cinq minutes, le ton premier degré et l’absence de psychologie empêchent de croire en leur amitié. Pas folichon dans sa succession de vignettes dans une réalisation qui voudrait emprunter à la BD, mais qui oublie de composer des plans, fade dans ses situations, voire énervante quand les compères sont enfermés dans un domaine bourgeois avec leur ex-patron, ces Vieux fourneaux sont trop sages, trop cuits et ne provoquent qu’indifférence. Les histoires de cocufiage, de terrains non cédés jadis ou la présence d’Alice Pol, censée représenter la nouvelle génération mais cantonnée à jouer la grande gueule, renforcent cet acharnement d’être uniquement dans la comédie pure. Seul hic : c’est rarement drôle, tant le sujet se prêtait volontiers à la finesse et à plus de modernité. Or pour Christophe Duthuron, filmer des séniors revient à imposer un rythme des années 1980… Anachronique.