Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Une pause à Sanary sur la route de Thierry Bouchard

Entre deux régates de préparatio­n à la Route du Rhum, dont le départ est prévu début novembre, le navigateur sanaryen est venu se ressourcer quelques jours en famille

- PROPOS RECUEILLIS PAR SÉBASTIEN HÉNOT shenot@nicematin.fr

En attendant de mettre le cap sur la Route du Rhum, à partir du 4 novembre à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) en direction de Pointe-à-Pitre (Guadeloupe), Thierry Bouchard a déjà fait de la “route” depuis le baptême de son bateau Ciela Village à Sanary le 26 mai. Le skipper de 59 ans a levé l’ancre du port sanaryen le 20 juin et convoyé son trimaran Class 50 jusqu’à Port-la-Forêt (Finistère), où Ciela Village aété construit et où Thierry Bouchard a poursuivi sa préparatio­n à la course transatlan­tique en solitaire, entre entraîneme­nts et régates. Mais, entre le Trophée des multicoque­s en baie de Saint-Brieuc (Côtes d’Armor) de vendredi à dimanche dernier et le Grand Prix Valdys de Douarnenez (Finistère) à La Baule (LoireAtlan­tique) à partir d’aujourd’hui jusqu’au 8 août, le navigateur s’est octroyé quelques jours de repos en famille à Sanary de lundi à jeudi... et nous a accordé un entretien.

Comment s’est passé le convoyage de Ciela Village de Sanary à Portla-Forêt ?

Après m’être entraîné entre Sanary et La Seyne, ce convoyage a été “sportif”, en mode course : avec le Seynois Michel Milanaise, qui a pensé l’électroniq­ue du bateau et en assure la maintenanc­e, et le Marseillai­s Frédéric Bonnet, préparateu­r du bateau, nous avons navigué au maximum de ce que nous pouvions et nous avons mis neuf jours pour monter. Cela a permis de valider tous les réglages sur un parcours sympa : nous sommes passés par les Baléares (au sud d’Ibiza), le détroit de Gibraltar, le golfe de Gascogne...

Le bateau est donc paré ?

Après les avaries (panne informatiq­ue, fissure dans la coque...) qui m’ont conduit à abandonner sur la Transat Jacques-Vabre en novembre dernier, le bateau a été parfaiteme­nt réparé et est parfaiteme­nt apte. A notre arrivée à Portla-Forêt, nous l’avons nettoyé et inspecté : il n’y a aucun souci.

Vous avez pu poursuivre sereinemen­t votre préparatio­n à la Route du Rhum, entre entraîneme­nts et régates...

J’ai fait de l’entraîneme­nt en solitaire et en “faux solitaire”, avec quelqu’un qui m’accompagna­it mais n’intervenai­t pas. J’ai participé à ma première compétitio­n en solo sur le bateau avec la Drheam Cup fin juillet entre La Trinitésur-Mer (Morbihan) et Cherbourg-en-Cotentin (Manche) : il y a eu du bon et du moins bon... J’ai terminé e sur  des Multi  : le bateau était réglé pour le large et il n’y a pas eu de vent pendant la moitié de la course, cela m’a bien handicapé... Le résultat n’est donc pas bon sur le papier mais j’ai quand même pu voir que les voiles grand large “marchaient” dès qu’il y avait du vent. Et tout le reste a fonctionné. Mais c’était avant tout une régate d’entraîneme­nt et cela m’a tout de même permis de valider ma participat­ion à la Route du Rhum .

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La Drheam Cup a également dû vous rassurer après les déboires que vous avez subis sur la Transat Jacques-Vabre et le retard pris dans les travaux de réfection de votre bateau...

Pour ma première en solo, je craignais la gestion de Ciela Village, et notamment son système antiretour­nement. Mais j’ai pu le valider et cela m’a permis de prendre confiance dans le matériel. Je ne suis pas en avance dans ma préparatio­n en raison du retard pris dans les travaux cet hiver avec les intempérie­s : il y a encore des ajustement­s à faire, des réglages à affiner... mais je serai prêt pour la Route du Rhum !

Les quelques jours passés à Sanary vous ont-ils permis de vous ressourcer ?

J’en ai profité pour rester en famille... mais je ne suis pas resté passif ! Ce n’est pas dans le caractère du marin et je travaille beaucoup ma condition, tous les jours, en courant, en faisant du vélo...

A partir de vendredi (aujourd’hui), vous reprenez la compétitio­n avec le GP Valdys : aurezvous un objectif plus ambitieux que sur les précédente­s régates ?

C’est une course en équipage, avec Michel Milanaise, les autres Seynois Olivier Krauss (mon habituel co-skipper) et Sébastien Rogues, le Hyérois Maxime Paul (dessinateu­r des voiles du bateau) et le prometteur Marseillai­s Sandro Lacan. Le résultat n’est pas la priorité mais ce serait quand même pas mal de finir en milieu de tableau : on devrait être à l’aise en vitesse.

Quelle est la suite de votre programme de préparatio­n à la Route du Rhum ?

Je n’aurai plus de compétitio­n, “seulement” de l’entraîneme­nt... tous les jours, sauf le week-end, jusqu’au  octobre, veille de la mise en parc fermé du bateau. Le but sera de m’habituer à naviguer dans des conditions hivernales.

Vous avez annoncé que la Route du Rhum sera votre « dernière aventure » : c’est irrévocabl­e ? Les courses au large accaparent tout mon temps et cela fait quelques années que je le fais... Finir avec la Route du Rhum, la plus mythique, c’est quand même sympa... et je vais m’arracher pour que ce soit la plus belle !

Où en est votre projet de communique­r avec les écoliers de Sanary pendant la Route du Rhum ?

Je vais reprendre contact avec la mairie vers miseptembr­e pour mettre ça au point mais, comme personne ne peut voir ce qu’il se passe en mer, ce serait sympa d’arriver à faire des interviews en mer, en “live”, et à faire des films aussi !

il y a encore des ajustement­s à faire, des réglages à affiner... mais je serai prêt pour la Route du Rhum ! ”

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(Photo doc D. Leriche) Thierry Bouchard a baptisé son bateau à Sanary le  mai dernier.
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(Photo Pierrick Contin) Ciela Village est capable de “voler” sur l’eau à plus de  noeuds!

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