Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Canjuers : une expérimentation à construire
S’il n’est pas question d’éradiquer le loup du camp militaire de Canjuers, dont on estime la population à quatre ou cinq meutes (), il va falloir faire preuve d’imagination si l’on veut que l’animal et l’homme y cohabitent plus harmonieusement. En visite hier dans le Var, Stéphane Bouillon (en photo), le « Monsieur loup » du gouvernement, a donné son accord de principe pour qu’une expérimentation soit menée sur Canjuers. Parmi les grands axes retenus, tous les acteurs sont tombés d’accord sur la nécessité de regagner de l’espace sur la forêt. C’est dans les espaces ouverts que les chiens de protection sont les plus efficaces. Pour être plus réactif, les éleveurs devront également bénéficier en continu d’informations sur les lieux de présence des loups et de leurs attaques. Quant aux tirs de prélèvements, tuer un loup au hasard ne sert à rien. À l’avenir, il faudra privilégier l’élimination des individus les plus prédateurs. Le loup doit réapprendre que l’homme et son troupeau représentent un danger. 1. Une meute est en général composée de 5 à 6 individus. Mais pour Patrick Martin, chef du service départemental de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage, « on a encore beaucoup à apprendre sur le loup, un animal qui a recolonisé le Var il n’y a pas si longtemps ». D’où sa réserve, mal comprise par les éleveurs, à donner une estimation sur le nombre de loups présents sur le camp de Canjuers.