Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Le bateau-taxi SeaBubble volera sur les flots du Golfe Saint-Tropez
Testé par les navigateurs Alain Thébault et Anders Bringdal, cet hydroptère électrique de dernière génération devrait s’implanter dans la presqu’île au printemps prochain
Dans le port de SaintTropez, avec ses airs de supercar, portes papillon levées, le SeaBubble attire déjà sur lui de nombreux regards interloqués. Alors même qu’il est encore à quai. Imaginez un peu l’attraction qu’il exerce lorsqu’il se met en marche et que, dans le silence le plus complet, il s’élève presque instantanément au-dessus des flots. Mais, bientôt, locaux et touristes devront s’habituer à cette vision futuriste. Car la bulle devrait s’implanter tout prochainement dans le Golfe. « Dès le printemps prochain », assure Alain Thébault, concepteur de l’engin.
Ni vague, ni bruit, ni pollution
Dans un premier temps, c’est d’une liaison entre Saint-Tropez et Pampelonne, déjà en cours de négociations, qu’il s’agit. Mais l’inventeur ne cache pas son envie de multiplier les partenariats avec des opérateurs pour que d’autres lignes soient créées. Car c’est avant tout comme un moyen de transport collectif qu’a été pensé le SeaBubble. « Après avoir battu des records de vitesse avec l’Hydroptère, on a pensé à créer un modèle électrique », explique Anders Bringdal, co-concepteur. « Puis on s’est dit que ça serait intéressant de le rendre accessible au plus large public possible ». L’idée du bateau-taxi est née. Mais celui-ci ne produit aucune vague, n’émet aucun son et ne rejette pas de polluants. Un projet révolutionnaire qui n’a évidemment pas manqué d’attirer la convoitise. Notamment des géants des nouvelles technologies.
« Des paysans de la high-tech »
« Nous avons été contactés par Facebook ou Google notamment. Mais nous sommes des paysans de la high-tech. D’abord on fait. Et après on voit. Airbus aussi nous avait proposé de développer l’électronique pour nous en un an. Nous l’avons fait en six mois. On travaille plus efficacement avec un petit groupe comme le nôtre. » Si tout se passe bien, après un passage par la case production en série, le SeaBubble fera ses premiers pas. Dans le Golfe de Saint-Tropez donc, mais aussi à Paris... et certainement à bien d’autres endroits. « J’ai 3 400 messages en attente de réponse dans ma boîte mail, s’amuse Alain Thébault, qui jubile comme un gamin le soir de Noël quand il parle de son projet. Los-Angeles, Tokyo, ou Miami pas plus tard qu’hier sont intéressés par le SeaBubble . Elles sont trop nombreuses pour toutes les citer. » L’aventure du SeaBubble n’en est vraisemblablement qu’à ses débuts. Mais, déjà, ses concepteurs ambitionnent de concevoir « une voiture amphibie, où les roues se replieraient pour laisser place aux foilers et inversement », rêve Anders Bringdal au détour d’une balade. « Ça donne envie... mais commençons par finir le développement de la bulle d’abord ! »