Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
LES NÉONICOTINOÏDES INTERDITS DÈS DEMAIN
Après des années de controverses, les pesticides néonicotinoïdes seront bannis à partir de demain en France, une interdiction destinée à protéger les colonies d’abeilles en déclin mais dénoncée par les agriculteurs qui réclament du temps pour développer des alternatives. Disponibles depuis le milieu des années , les néonicotinoïdes, ensemble de sept insecticides neurotoxiques (acétamipride, clothianidine, imidaclopride, thiaclopride, thiaméthoxame, nitenpyrame et dinotéfurane), sont devenus les insecticides les plus utilisés dans le monde. S’ils peuvent être utilisés en pulvérisation, en France ils servent principalement de manière préventive, en enrobant les semences. La substance, dite «systémique», est absorbée par la plante et se propage à tous ses tissus, y compris le pollen. Betteraves, blé, colza, arbres fruitiers, vigne... Ils sont utilisés pour débarrasser les cultures des chenilles, cochenilles, pucerons ou insectes mangeurs de bois. Comme tout insecticide, à certaines doses, les néonicotinoïdes tuent les insectes, donc les abeilles. L’Union européenne (UE) a décidé, en avril, d’interdire pour les cultures de plein champ l’utilisation de trois substances – clothianidine, thiaméthoxame et imidaclopride –, objet de restrictions depuis . La décision, qui permettra les usages sous serre, entrera en vigueur complètement le décembre. La France va plus loin. La loi biodiversité de prévoit l’interdiction des néonicotinoïdes à partir de ce er septembre. Un récent décret d’application précise que les cinq substances jusqu’alors autorisées en Europe pour des usages phytosanitaires sont concernées – les trois visées par l’UE, plus thiaclopride et acétamipride.