Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Toulon, La Seyne-Sur-Mer, Ollioules... une apicultrice à l’assaut des villes
Les ruches fleurissent dans les zones urbaines. Depuis plusieurs années, l’exode rural des butineuses ne cesse de s’étendre sur la métropole toulonnaise. Sur les toits de supermarchés à Ollioules ou La Seyne-sur-Mer, dans le jardin remarquable de Baudouvin à La Valette, ou sur le toit du casino Joa à La Seyne-sur-Mer, la Sanaryenne Isabelle Pybourdin a fait de la ville son terrain d’exploitation et de lutte pour la protection des abeilles.
Démarche éco-citoyenne
Après une formation au lycée agricole d’Hyères, Isabelle Pybourdin décide de se lancer dans l’apiculture. La Sanaryenne part du constat qu’il y a moins de pesticides à la ville qu’à la campagne. L’idée lui vient alors d’installer ses ruches en plein coeur de la métropole, dans une démarche pédagogique écocitoyenne : « L’apiculture urbaine, ce n’est pas vraiment de l’agriculture. Ce n’est pas un métier. Ma démarche est surtout citoyenne, je cherche à responsabiliser face au déclin des abeilles ». Sur le toit du casino Joa, à La Seyne, Isabelle Pybourdin se réjouit d’une belle récolte de miel : « Avec les six ruches installées, j’ai produit 66 kg de miel en moins d’un an ! ». Mais il n’est surtout pas question de rendement ou de profit. L’apicultrice d’un nouveau genre s’intéresse « au circuit court, à un artisanat plutôt qu’à une industrie ».
Abeilles sentinelles
Avec ses bêtes rayées des villes, Isabelle Pybourdin espère sensibiliser les citoyens à sa cause, qui va bien au-delà de la protection des abeilles. « Aujourd’hui, nous ne connaissons pas notre nature et nos insectes. À coups de néonicotinoïdes ou de glyphosate, on va à l’encontre des principes fondamentaux de la nature. Devenons consommacteurs plutôt que de rester simples consommateurs ! » argue-t-elle. Sa démarche fait écho au programme national de l’Unaf, « abeilles, sentinelles de l’environnement », pour la défense des abeilles et des pollinisateurs sauvages. Ces ruchers installés en ville placent l’abeille en véritable sentinelle de l’environnement. Paradoxe des temps modernes : les abeilles sont-elles appelées à devenir les reines des villes et plus seulement celles des champs ?