Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Triple homicide familial au Cannet (Alpes-Maritimes)
Un trentenaire a sauvagement tué ses parents et sa soeur à coups de couteau, hier matin, au domicile parental, boulevard Sadi-Carnot. Ce drame effroyable laisse un quartier sous le choc
En ce dimanche matin, le boulevard Carnot du Cannet (Alpes-Maritimes) oscillait entre incrédulité, hébétement et horreur. Peu avant 10 heures, des hurlements ont retenti dans un appartement de 75 m² situé au troisième étage de la « Résidence du square», au numéro 112. Un jeune homme de 31 ans venait de poignarder sauvagement et mortellement sa maman de 61 ans, son père de 78 ans et sa soeur de 21 ans. Il a ensuite passé un coup de fil à un cousin. «C’est lui qui a donné l’alerte aux policiers après avoir entendu son message enregistré », commentait hier Fabienne Atzori, procureur de la République de Grasse.
« Il s’est acharné »
Police municipale, nationale, pompiers : vers 10 heures, toutes sirènes hurlantes, l’immeuble a été encerclé, sous l’oeil incrédule des riverains. Le jeune homme a immédiatement été interpellé. En poussant la porte de l’appartement, les policiers ont découvert l’horreur. Il n’y avait plus rien à faire pour les malheureux. «C’était une boucherie», confie une source proche de l’enquête. « Il s’est particulièrement acharné sur sa soeur. » Pour faciliter le travail des enquêteurs, des policiers municipaux ont gardé l’entrée de la « Résidence du square » toute la journée. L’immeuble de six étages est imposant, occupé en son rez-dechaussée par une boutique spécialiste de l’audition, un opticien et une laverie automatique. Seule cette dernière était ouverte en ce dimanche, accueillant des clients médusés par le déploiement de forces. Une heure après le drame, des proches des victimes, en pleurs et traumatisés, se sont précipités sur les lieux. Ils y ont été pris en charge par les enquêteurs avant de repartir. Peu après midi, la police judiciaire niçoise a investi la scène de crime. Une seconde séquence scientifique a alors débuté dans le logement. Tandis que les experts progressaient minutieusement dans le trois pièces, l’émoi le disputait à la douleur devant l’immeuble et aux alentours. La famille Bitar, des Libanais, était bien connue et appréciée. Chrétiens pratiquants, ils participaient à de nombreuses manifestations, comme ont pu le confirmer la députée Michèle Tabarot, venue sur place, ainsi que le chef de la police municipale, Alain Cherqui. «Ils étaient souriants, offraient l’image de l’apaisement, de la sécurité. Il est impossible d’expliquer pourquoi une personne pète les plombs comme ça, jusqu’à tuer ses parents et cette petite gamine de 21 ans. C’est un drame psychologique pour nous », déplorait Alain Cherqui. Le couple de retraités fréquentait le club « Le Cannet seniors », situé à l’angle de leur immeuble et de la rue de Dunkerque, mais aussi la brasserie « Le square », en face.
Des propos confus voire incohérents
Le fils a été placé en garde à vue au commissariat de Cannes. Comme l’exige la loi, il y a été examiné par un médecin, qui a confirmé que son état était compatible avec une audition. Cette dernière a débuté dans l’aprèsmidi mais, très vite, selon nos informations, ses propos se sont avérés confus, voire incohérents. «Nous avons donc sollicité une expertise psychiatrique», a confirmé le procureur de la République de Grasse. En fonction de son état de santé, le mis en cause devait être transféré, hier soir, vers les locaux de la police judiciaire niçoise, en charge du dossier. Il s’agira de faire émerger la vérité pour leurs proches, leurs amis, plongés dans un drame aussi effroyable qu’incompréhensible.