Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Festival de Deauville: peu de stars, mais de bons films
Petit week-end à Deauville, où, malgré le beau temps, les stars ne courent plus les rues comme jadis. Elles se réservent pour Venise et ne font que de plus en plus rarement le voyage entre les deux festivals dont les dates coïncident pourtant assez avantageusement. Le Deauville Talent Award décerné à Kate Beckinsale (Underworld, Beaucoup de bruit pour rien) n’a pas déplacé les foules. D’autant moins d’ailleurs que l’actrice n’avait aucun nouveau film a présenter. A défaut, c’est celui de Whit Stillman, Love & Friendship, daté de 2016, qui a été projeté, hier soir, lors de la cérémonie.
Morgan Freeman attendu
Et il faudra attendre l’hommage à Morgan Freeman, en fin de festival, pour voir une vraie grande star américaine fouler les planches normandes. Heureusement, à défaut de vedettes, on voit de bons films à Deauville. Hier fut une journée particulièrement faste pour la compétition, avec Nancy de Christina Choe, premier coup de coeur de l’édition (l’histoire d’une jeune femme persuadée d’avoir été enlevée 30 ans plus tôt, qui se présente chez ceux qu’elle croit être ses parents biologiques) et Puzzle de Marc Turtletaub. Cette superbe romance sur fond de compétition de puzzles, servie par deux formidables acteurs (Kelly MacDonald et Irrfan Khan), s’est attirée la première standing ovation du festival. Aucun des deux films n’a encore de date de sortie en France, mais on ne doute pas qu’ils seront repérés par les distributeurs. Surtout si le jury présidé par Sandrine Kiberlain leur décerne un prix. Les deux autres films présentés en compétition depuis samedi (Friday’s Child d’AJ Edwards et American Animals de Bart Layton) ont fait moins forte impression, malgré la présence de deux valeurs montantes du « nouvel Hollywood », Tye Sheridan (Mud) et Imogen Poots (Mobile Homes) dans le premier.
“Searching” épate le public
Hors compétition, par contre, Searchin, portée disparue d’Aneesh Chaganty a épaté le public et la critique par son processus de narration original et radical : toutes les images proviennent de l’ordinateur d’une jeune fille disparue, dont le père fouille la mémoire pour retrouver sa trace. L’enquête avance grace aux échanges de la jeune fille sur les réseaux sociaux, les jours qui ont précédé sa disparition, aux recherches du père sur Google et à ses échanges vidéo avec l’inspectrice de police chargée du dossier. Un vrai tour de force puisque non seulement le film tient en haleine jusqu’au bout, mais qu’en plus il a fallu refilmer en français tous les échanges de textes qui constituent une grande partie de ce qu’on voit à l’écran. Le film sort le 12 septembre et on le conseillera chaudement aux amateurs de films à suspense un peu originaux.