Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Cet apiculteur amateur azuréen a vaincu le frelon asiatique
Augustin Sottile a mis au point, l’année dernière, une méthode pour venir à bout du frelon asiatique. L’arrivée tardive du nuisible cet été est, pour lui, une preuve de son efficacité
Éprouvette dans une main, seau dans l’autre, Augustin Sottile ne lâche pas ses ruches des yeux. Il reste silencieux, seul le bourdonnement des abeilles se fait entendre. Tout à coup il se lève de sa chaise en plastique. «Il est là! On l’entend, son bruit n’est pas le même », assure-t-il. « Il », c’est le frelon asiatique. Cet hyménoptère est l’ennemi numéro un des abeilles (lire cidessous). L’apiculteur mentonnais a passé des heures, sur sa chaise de jardin, à observer ce prédateur. « Quand le frelon est devant les abeilles, elles sont tendues, agitées », explique-t-il. Devant leurs ruches, elles montent la garde. «Si un frelon arrive, deux ou trois abeilles peuvent le tuer, alors il vole en stationnaire et les attrape en l’air. » Conséquence, la production de miel baisse.
Du lait de toilette… et du produit anti-puces !
Cet été, Augustin Sottile a aperçu les premiers frelons asiatiques fin juillet. Bien plus tard que l’année dernière. « Les autres années, les premiers que je voyais arrivaient à la mijuin lors des nouvelles naissances. » Pour lui, c’est la preuve qu’ils viennent de plus loin. « S’ils n’arrivent que maintenant, c’est parce que j’ai réussi à éliminer tous ceux du secteur l’été dernier. » Pour ça, il a développé une méthode bien à lui. « Sur ma terrasse, j’avais des fourmis, alors j’ai mis un produit sur le sol. En passant dedans, les fourmis l’emportaient dans la fourmilière, ce qui l’a détruite. » C’est l’illumination. Pour venir à bout des frelons, il doit pouvoir les asperger de produit, sans les tuer, pour qu’ils puissent retourner au nid et empoisonner toute la colonie. Lorsqu’il en arrive un, le retraité azuréen l’attrape dans son épuisette qu’il retourne instantanément sur le dessous d’un seau. « Ou d’une casserole, ça fonctionne tout aussi bien. » La bête est emprisonnée.
« Désormais, ils se détruisent eux-mêmes »
Il l’emmène loin de la ruche et dégaine alors son arme secrète. Un flacon vaporisateur rempli de lait de toilette et de produit anti-puces pour chiens et chats. « Le produit seul tuerait le frelon immédiatement. Le mélange avec de l’eau ne fonctionne pas, car il s’évapore. Le lait de toilette permet au produit de rester collé à l’insecte jusqu’à son retour au nid. Parfois à trois ou quatre kilomètres de là. » Augustin Sottile pulvérise donc sa préparation sur le nuisible, puis le relâche. Ce dernier regagne alors son nid et l’empoisonne. Cette méthode est la meilleure qu’il ait trouvée jusqu’ici. « Avant, je les tuais un par un. Ensuite, je cherchais le nid et l’aspergeais d’insecticide. Mais il fallait trouver le nid. Désormais, ils le détruisent eux-mêmes. » Satisfait de sa méthode, l’apiculteur amateur encourage ses confrères à le contacter afin de la leur présenter.
Savoir +
Vous pouvez contacter Augustin Sottile au 04.93.57.96.00.