Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Classes surchargées : les maires espèrent l’arrivée de professeurs
Il n’y a pas que les élèves ou les parents qui stressaient hier : les élus doivent également faire face à la fluctuation des effectifs, parfois à la veille du jour J
On a beau s’y préparer tout l’été, il y a toujours un moment de tension quand se profile le matin de la rentrée. Le « grand » espère retrouver ses copains, la cadette se demande ce qui va lui arriver dans « la grande école », les parents vérifient pour la quatrième fois le contenu du sac et... Les maires espèrent que les autorités académiques entendront leurs doléances, expressions de celles des parents et des équipes éducatives. Parce qu’on a beau se préparer et s’assurer que tout a été pris en compte, il est des fois, justement, où le compte pose problème. À Néoules, comme à Forcalqueiret et dans de nombreuses autres écoles du territoire, la question de l’effectif est une science inexacte, ou plutôt fluctuante. Comment savoir précisément combien d’élèves se présenteront à la porte des écoles le jour J ? « Il ne suffit pas de reporter les effectifs d’une année sur l’autre : nos communes connaissent, depuis quelques années, une forte hausse de leur population. Parmi les nouveaux arrivants se trouvent de jeunes couples avec enfants, certains envisagent de nouvelles naissances. Difficile, aussi, de prévoir précisément qui arrive, qui s’en va, à quel moment de l’année, et qui aura des enfants à scolariser... », explique Pierre Gautier, le maire forcalqueirois. L’incertitude plane jusqu’au dernier moment. « Une inscription a été validée à la veille de la rentrée », annonce André Guiol, maire néoulais.
Des fiches d’information qui ne reviennent jamais
Techniquement, il est demandé à tous les candidats à l’installation de remplir une fiche d’information familiale, destinée à affiner les évaluations tout au long de l’année. « Mais cela n’est pas obligatoire. Très peu de nouveaux arrivants nous la renvoient », déplore Pierre Gautier. Résultat de ces fluctuations : « On se rend compte, à la toute fin du mois d’août, que le nombre que nous avions évalué à la fin de l’année scolaire n’est plus bon. Ça se joue à quelques élèves, certes, mais quand les effectifs des classes sont déjà à 27 ou 28, on se retrouve avec des situations de surcharge. » Et dans ce cas, il faut agir vite, comme l’explique le maire forcalqueirois : « Quand le nombre réel est inférieur au nombre estimé, on peut se voir imposer une fermeture de classe, mais cela n’implique pas de travail supplémentaire de la part des agents municipaux. En revanche, quand nous constatons qu’une nouvelle classe doit être ouverte, il faut s’assurer que, si un poste de professeur est effectivement créé, il y aura le matériel et l’espace pour accueillir les élèves dans de bonnes conditions. » À Forcalqueiret comme à Néoules, où certaines classes dépassent les 30 élèves au jour de la rentrée, les services municipaux sont parvenus à mettre en place une salle supplémentaire dans l’urgence. « En accord avec les équipes éducatives, on a tout réorganisé, déplacé des activités, repensé la circulation des élèves, ressorti du mobilier, tables et chaises. On est prêts. Reste à savoir si les services de l’inspection académique octroieront ou non le poste de professeur », détaille Pierre Gautier. À Néoules, même bataille : une salle d’activité située derrière La Poste, en dehors des murs de l’école Blaise-Pascal, a été réaffectée.
Suspendus à la décision de l’inspection, ce mardi
Pourtant, les maires n’ont pas partie gagnée : même s’ils parviennent à réunir les conditions pour accueillir décemment les élèves, rien ne leurs garantit que les services de l’État octroieront un poste supplémentaire. En effet, ce type de décisions n’est pris qu’en commission d’après-rentrée, lorsque les chiffres définitifs sont connus. « Nous sommes suspendus à l’arbitrage de l’inspection académique, qui doit rendre ses avis ce mardi. » Rien ne filtre auparavant, même auprès des maires. Déjà, parents, syndicats d’enseignants et élus se tiennent prêts à essuyer un refus. Pour les premiers, cela serait le signal du coup d’envoi d’une campagne d’action destinée à faire plier l’inspecteur d’académie. Réponse ce soir.