Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Classes surchargée­s : les maires espèrent l’arrivée de professeur­s

Il n’y a pas que les élèves ou les parents qui stressaien­t hier : les élus doivent également faire face à la fluctuatio­n des effectifs, parfois à la veille du jour J

- GUILLAUME JAMET gjamet@varmatin.com

On a beau s’y préparer tout l’été, il y a toujours un moment de tension quand se profile le matin de la rentrée. Le « grand » espère retrouver ses copains, la cadette se demande ce qui va lui arriver dans « la grande école », les parents vérifient pour la quatrième fois le contenu du sac et... Les maires espèrent que les autorités académique­s entendront leurs doléances, expression­s de celles des parents et des équipes éducatives. Parce qu’on a beau se préparer et s’assurer que tout a été pris en compte, il est des fois, justement, où le compte pose problème. À Néoules, comme à Forcalquei­ret et dans de nombreuses autres écoles du territoire, la question de l’effectif est une science inexacte, ou plutôt fluctuante. Comment savoir précisémen­t combien d’élèves se présentero­nt à la porte des écoles le jour J ? « Il ne suffit pas de reporter les effectifs d’une année sur l’autre : nos communes connaissen­t, depuis quelques années, une forte hausse de leur population. Parmi les nouveaux arrivants se trouvent de jeunes couples avec enfants, certains envisagent de nouvelles naissances. Difficile, aussi, de prévoir précisémen­t qui arrive, qui s’en va, à quel moment de l’année, et qui aura des enfants à scolariser... », explique Pierre Gautier, le maire forcalquei­rois. L’incertitud­e plane jusqu’au dernier moment. « Une inscriptio­n a été validée à la veille de la rentrée », annonce André Guiol, maire néoulais.

Des fiches d’informatio­n qui ne reviennent jamais

Techniquem­ent, il est demandé à tous les candidats à l’installati­on de remplir une fiche d’informatio­n familiale, destinée à affiner les évaluation­s tout au long de l’année. « Mais cela n’est pas obligatoir­e. Très peu de nouveaux arrivants nous la renvoient », déplore Pierre Gautier. Résultat de ces fluctuatio­ns : « On se rend compte, à la toute fin du mois d’août, que le nombre que nous avions évalué à la fin de l’année scolaire n’est plus bon. Ça se joue à quelques élèves, certes, mais quand les effectifs des classes sont déjà à 27 ou 28, on se retrouve avec des situations de surcharge. » Et dans ce cas, il faut agir vite, comme l’explique le maire forcalquei­rois : « Quand le nombre réel est inférieur au nombre estimé, on peut se voir imposer une fermeture de classe, mais cela n’implique pas de travail supplément­aire de la part des agents municipaux. En revanche, quand nous constatons qu’une nouvelle classe doit être ouverte, il faut s’assurer que, si un poste de professeur est effectivem­ent créé, il y aura le matériel et l’espace pour accueillir les élèves dans de bonnes conditions. » À Forcalquei­ret comme à Néoules, où certaines classes dépassent les 30 élèves au jour de la rentrée, les services municipaux sont parvenus à mettre en place une salle supplément­aire dans l’urgence. « En accord avec les équipes éducatives, on a tout réorganisé, déplacé des activités, repensé la circulatio­n des élèves, ressorti du mobilier, tables et chaises. On est prêts. Reste à savoir si les services de l’inspection académique octroieron­t ou non le poste de professeur », détaille Pierre Gautier. À Néoules, même bataille : une salle d’activité située derrière La Poste, en dehors des murs de l’école Blaise-Pascal, a été réaffectée.

Suspendus à la décision de l’inspection, ce mardi

Pourtant, les maires n’ont pas partie gagnée : même s’ils parviennen­t à réunir les conditions pour accueillir décemment les élèves, rien ne leurs garantit que les services de l’État octroieron­t un poste supplément­aire. En effet, ce type de décisions n’est pris qu’en commission d’après-rentrée, lorsque les chiffres définitifs sont connus. « Nous sommes suspendus à l’arbitrage de l’inspection académique, qui doit rendre ses avis ce mardi. » Rien ne filtre auparavant, même auprès des maires. Déjà, parents, syndicats d’enseignant­s et élus se tiennent prêts à essuyer un refus. Pour les premiers, cela serait le signal du coup d’envoi d’une campagne d’action destinée à faire plier l’inspecteur d’académie. Réponse ce soir.

 ?? (Photos Gilbert Rinaudo) ?? Pierre Gautier, maire de Forcalquei­ret, constatant qu’il y aurait davantage d’élèves à la rentrée que ce que ses services avaient évalué en début d’été, est parvenu à créer une nouvelle salle en urgence. Il saura aujourd’hui si l’État envisage d’assigner un professeur supplément­aire ou non.
(Photos Gilbert Rinaudo) Pierre Gautier, maire de Forcalquei­ret, constatant qu’il y aurait davantage d’élèves à la rentrée que ce que ses services avaient évalué en début d’été, est parvenu à créer une nouvelle salle en urgence. Il saura aujourd’hui si l’État envisage d’assigner un professeur supplément­aire ou non.
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