Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

En marche pour les prochaines élections

Valérie Gomez-Bassac dévoile la stratégie d’«En marche» pour les prochaines élections municipale­s sur le territoire. Et insiste d’abord sur la première échéance européenne, en mai 2019

- PHILIPPE ZAMARI pzamari@varmatin.com

En un peu plus d’un an, Valérie Gomez-Bassac a pu parcourir la sixième circonscri­ption du Var de long en large. « C’était un devoir. Pour connaître la population, et ses représenta­nts élus, mais aussi pour me faire connaître d’eux». Complèteme­nt inconnue de la population, la parlementa­ire fait partie de cette génération d’élus macroniste­s qui ont conquis le Var comme tout l’Hexagone. Le tout jeune mouvement cherche désormais ce raz-de-marée électoral de 2017 localement, notamment dans des communes où il est par définition, à ce jour, très absent. Et souvent observé avec a minima de la méfiance, si ce n’est avec défiance, par les élus en place… Aussi, la députée a souhaité réunir les « marcheurs» de la sixième circonscri­ption, ce week-end à La Roquebruss­anne, pour dévoiler sa stratégie pour les prochains rendez-vous électoraux.

Pourquoi avoir réuni en ce début de mois de septembre les militants de la sixième circonscri­ption ?

Je voulais marquer le coup, symbolique­ment, pour la rentrée politique. Et rien de mieux que de le faire en toute conviviali­té, lors d’un repas avec mes collègues marcheurs de la première heure venus de toute la circonscri­ption… J’ai ainsi pu leur dévoiler ma stratégie pour les prochaines élections…

Une stratégie validée par les instances départemen­tales, nationales, etc. ?

Non pas du tout. C’est bien l’esprit du mouvement : le terrain d’abord ! Ainsi, ils ont été les premiers à la connaître. J’en référerai ensuite aux instances du parti.

Les élections européenne­s sont en mai , les municipale­s a priori en mars … Que leur avez-vous dit ? Faisons les choses dans l’ordre : le premier rendez-vous est donc européen. C’est un rendez-vous majeur, et vous savez mon attachemen­t au projet européen (), comme celui d’Emmanuel Macron d’ailleurs…

Les élections européenne­s ne semblent pas passionner grand monde…

Et c’est un tort… Les décisions du Parlement européen ont des incidences majeures sur tous les Français… Je constate d’ailleurs que si les élus locaux pensent beaucoup aux municipale­s, peu pensent aux Européenne­s. Je leur lance ainsi un appel : parlez de l’Europe ! Qu’ils invitent la population à voter le plus massivemen­t possible, quels que soient les candidats qu’ils soutiendro­nt, mais il est essentiel que la population s’approprie ce rendez-vous électoral.

Puisque vous êtes si sensible sur le sujet, accepterie­z-vous d’être candidate au mandat de député européen ? (Silence, sourire) Certains militants me l’ont demandé aussi… Ce serait un vrai dilemme pour moi à plusieurs titres… J’ai commencé à tisser des liens forts sur le terrain avec plusieurs élus, les militants, etc. C’est une mission passionnan­te et humainemen­t très riche… Après, je n’ai candidaté à rien, mais si le parti me demandait de figurer en position éligible sur la liste, ce serait tout de même un challenge passionnan­t… Mais il faudrait que j’en réfère en premier lieu à mon suppléant!

()

Venons-en aux municipale­s… Aurez-vous votre mot à dire sur les investitur­es ?

Je ne prends pas part officielle­ment aux investitur­es, mais nous, députés, serons bien évidemment consultés et écoutés par la commission du parti.

Quel regard portez-vous sur les équipes municipale­s du territoire ?

En un an, j’ai pu rencontrer l’ensemble des  maires du territoire. Je rappelle que je n’en connaissai­s aucun… Tous créent une démocratie de proximité qu’on ne peut ignorer. Quelles que soient leurs orientatio­ns politiques… Et le travail accompli est à souligner.

Quelle sera donc la stratégie d’En marche sur la sixième circonscri­ption ?

Nous n’allons pas trouver des candidats pour trouver des candidats. Là où les maires sortants font du bon travail, il faut les soutenir. Dans la mesure du possible, il faut voir avec eux comment intégrer des « marcheurs » dans leurs équipes… On ne va pas monter des listes justes pour s’opposer, pour exister, au risque qui plus est de faire gagner le Front national… Nous avions promis de faire de la politique autrement, c’est bien ce que nous faisons aussi localement, et c’est ce que les Français attendent de nous !

Quels sont ces « bons maires » ?

Il y en a beaucoup, je risque d’en oublier… À Carnoules, Puget, Camps, Néoules, etc. – ils sont très nombreux, je ne vais pas tous les citer ! – nos relations sont très constructi­ves et les retours de la population semblent bons sur le travail de leurs municipali­tés. Nous continuero­ns évidemment aussi de travailler avec les maires qui me soutiennen­t depuis longtemps, comme à Forcalquei­ret, La Celle, La Roquebruss­anne…

Et à l’inverse, y’a-t-il des communes où cela se passe mal ?

Je n’en vois vraiment qu’une : à Saint-Cyr. Là, c’est clair, le maire refuse purement et simplement que l’on puisse travailler ensemble. Ce n’est clairement pas la vision que l’on se fait de l’intérêt général. Là, nous ferons une campagne active…

Quid des communes où le maire ne se représente pas ? Il faut identifier ces communes, et y mener un travail de terrain ; c’est un gros boulot…

Vous n’avez pas encore évoqué les deux communes les plus importante­s de Provence verte, à commencer par Brignoles…

À Brignoles, je crois que ce n’est un secret pour personne, j’apprécie de travailler avec Didier Brémond. Nous avons la même vision de la démocratie de proximité et de l’intérêt général. Nous aurons des discussion­s pour voir s’il souhaite ouvrir sa liste ; il s’agit d’une propositio­n, mais je respecte la liberté de chacun.

Et à Saint-Maximin ?

Saint-Maximin ? C’est compliqué… Pour l’heure, je me tiens à l’écart. Cela évoluera peutêtre… Horace Lanfranchi et Christine Lanfranchi-Dorgal m’accueillen­t de manière très républicai­ne et courtoise, nous n’avons pas de difficulté­s particuliè­res. Et pour l’heure, nous n’avons pas de marcheur identifié sur cette commune, qui s’est manifesté pour être candidat. Je n’ai aucune raison à ce jour de m’opposer par principe aux Lanfranchi… Cela peut signifier que vous soutiendre­z aux municipale­s des maires susceptibl­es de faire campagne pour « Les républicai­ns », et donc contre « En marche », aux Européenne­s. Cela ne pose pas de problème ? Aucun. Les visions des politiques nationales et européenne­s peuvent diverger, tout en ayant les mêmes visions de l’intérêt général dans les communes… La démarche d’« En marche » est d’être un mouvement rassembleu­r, et capable de travailler avec des personnes de sensibilit­és différente­s. C’est encore une fois ce que les Français nous demandent : que l’on change ces vieilles manières de faire de la politique…

Un message à lancer à tous les citoyens qui hésiteraie­nt à vous rejoindre ?

Je suis la preuve vivante, avec nombre de mes collègues, que l’on peut faire de la politique autrement, que l’on peut surgir de la société civile et être choisie par la population pour la représente­r en tant qu’élu. Je crois qu’au-delà de la fin de l’état de grâce et des sondages de popularité, les Français sont satisfaits du travail mené depuis un an. Et surtout que leur besoin de renouveau et de changement exprimé en  vaut toujours : si vous avez des ambitions, des envies de vous engager, n’hésitez pas à vous rapprocher de vos maires, ou même de moi : je suis à l’écoute de tous.

1. La députée siège notamment dans la commission des affaires européenne­s, et a remis un rapport sur la refondatio­n de l’Europe. 2. Philippe Brel, directeur général d’Estandon Vignerons, deviendrai­t alors député dans le cadre du non-cumul des mandats.

 ?? (Photos Gilbert Rinaudo) ?? Valérie Gomez-Bassac a réuni une soixantain­e de « marcheurs », fidèles de la première heure et prêts à mener les prochaines campagnes électorale­s sur les territoire­s de la sixième circonscri­ption.
(Photos Gilbert Rinaudo) Valérie Gomez-Bassac a réuni une soixantain­e de « marcheurs », fidèles de la première heure et prêts à mener les prochaines campagnes électorale­s sur les territoire­s de la sixième circonscri­ption.
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