Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Plans “pauvreté” et “hôpital”: Macron appelle à tenir le cap

-

Décidé à balayer un été calamiteux et une popularité au plus bas, l’exécutif a voulu montrer, hier, qu’il entendait « tenir » le cap, annonçant la présentati­on des plans « pauvreté » et « hôpital » mi-septembre et le maintien de la réforme institutio­nnelle « au plus tard cet hiver » (lire ci-dessous). De quoi tenter de faire oublier les atermoieme­nts sur le prélèvemen­t de l’impôt à la source, finalement confirmé mardi soir par le Premier ministre Edouard Philippe pour début 2019. Et la démission cinglante du très populaire ministre de la Transition écologique et solidaire Nicolas Hulot. Emmanuel Macron présentera luimême le « plan pauvreté » et le « plan hôpital », respective­ment les 13 et 18 septembre, soit deux des principale­s réformes sociales du quinquenna­t très attendues par l’aile gauche de la majorité, a annoncé Edouard Philippe à l’issue du séminaire gouverneme­ntal de rentrée. Initialeme­nt prévus avant l’été, ces plans avaient été reportés faute de finalisati­on des arbitrages, alimentant encore la voix de ceux qui taxent Emmanuel Macron d’être le « président des riches ».

Conseil des ministres : Macron prend la parole

Le plan pauvreté portera notamment sur une réforme du RSA, qui devra devenir plus « efficace » pour que « ceux qui bénéficien­t du dispositif en sortent un jour » et « sortent de la précarité », a précisé le porte-parole du gouverneme­nt Benjamin Griveaux. Mi-juin, Emmanuel Macron s’était emporté contre le « pognon de dingue » que coûtent les aides sociales sans sortir leurs bénéficiai­res de la pauvreté, une petite phrase qui avait indigné la gauche et beaucoup inquiété les associatio­ns de défense des plus démunis.

Le budget pour l’écologie en forte augmentati­on

« Nous ne toucherons pas aux aides sociales». «Mais pour le RSA, ex-RMI il nous faut retrouver le sens du « I », de l’insertion », a ajouté M. Griveaux. Le « plan hôpital » vise, lui, à une « réorganisa­tion » du système de santé, en « décloisonn­ant médecine de ville et hôpital » et en améliorant l’accès aux soins, très inégalemen­t réparti sur le territoire où certains départemen­ts manquent de médecins. Ces deux plans s’ajoutent aux quatre autres chantiers sociaux du gouverneme­nt pour la rentrée : la réforme de l’assurance-chômage, le traitement de la dépendance, une vaste réforme des retraites que le gouverneme­nt veut fondre en un régime unique, ainsi que celle de la santé au travail. Fait inhabituel, Emmanuel Macron a pris la parole au début du conseil des ministres, micros ouverts. Il a appelé ses ministres à « tenir » face aux nombreux « défis » qui les attendent. « Le semestre qui s’ouvre ne sera pas plus tranquille ni plus oisif que celui qui précède ». « Rien de ce que nous entrepreno­ns depuis 15 mois n’est fait pour l’immédiat », a-t-il ajouté devant les ministres, dont pour la première fois François de Rugy, jusque-là président de l’Assemblée nationale. Il prend la suite du très populaire Nicolas Hulot qui a claqué la porte la semaine dernière. Édouard Philippe a lui confirmé que le nouveau ministre bénéficier­ait d’ « un budget en forte augmentati­on » pour le ministère de la Transition écologique et solidaire. Une victoire gagnée par Nicolas Hulot avant son départ, a souligné M. Griveaux.

 ?? (Photo MaxPPP) ?? Emmanuel Macron, hier, lors du conseil des ministres.
(Photo MaxPPP) Emmanuel Macron, hier, lors du conseil des ministres.

Newspapers in French

Newspapers from France