Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Etudes de médecine : vers la fin du numerus clausus

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Le gouverneme­nt veut en finir avec le numerus clausus et le concours en fin de première année pour les études de médecine, comme l’a révélé franceinfo, hier. Jean-Paul Ortiz, président de la Confédérat­ion des Syndicats Médicaux Français (CSMF), estime, sur franceinfo, que ce concours et le numerus clausus sont « archaïques ». Pour lui, « on prend le problème à l’envers. On confond la forme et la façon dont on forme les médecins ». Jean-Paul Ortiz affirme que « c’est toute la formation qu’il faut revoir ».

« Obsolète, ridicule, inégalitai­re »

« C’est ridicule de donner l’illusion à 80 000 étudiants qu’ils vont pouvoir faire médecine, en sachant que c’est un concours commun avec des études dentaires, de sagefemme, de pharmacie.… On voit bien que notre mode de sélection pour devenir médecin, aujourd’hui, est obsolète, ridicule, inégalitai­re parce qu’on va en Roumanie dans des facultés françaises se former, et donc il faut le revoir. » S’il y a un numerus clausus c’est parce que dans « les années 1970, pour réguler les dépenses de santé, on s’est imaginé qu’en formant moins de médecins il y aurait moins de prescripte­urs et moins de dépenses. Il y avait un peu plus de 8000 étudiants [admis en deuxième année de médecine] lorsque le numerus clausus a été instauré, on est descendu à 3 500 étudiants, le point le plus bas en 1993 », explique Jean-Paul Ortiz.

Un quart des médecins formés à l’étranger

Actuelleme­nt, on compte 8 205 places en 2e année de médecine. Cela veut dire que « former plus de médecins ne va pas résoudre le problème qu’ont les Français d’accès aux soins dans le pays. Dans dix ans nous aurons plus de médecins parce que nous avons déjà augmenté le numerus clausus. » Ce qu’il faut, c’est « former des médecins de qualité, avec les évolutions technologi­ques. C’est toute la formation qu’il faut revoir ». Jean-Paul Ortiz rappelle également « qu’un quart des médecins, qui s’inscrivent pour la première fois au Conseil national de l’ordre des médecins en France, le fait avec un diplôme délivré par une faculté non française. Ca montre qu’il y a un vrai dysfonctio­nnement. »

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