Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Rhys Webb, haut débit
Le demi de mêlée gallois poursuit son intégration sur et en dehors du terrain. Il est persuadé que le RCT est sur la bonne voie malgré un départ de championnat poussif
Un bronzage méditerranéen à rendre jaloux un certain Chris Ashton, un accident de voiture (sans gravité) histoire de se mettre dans l’ambiance du trafic routier toulonnais, et très bientôt un bébé made in RCT... L’intégration de Rhys Webb se passe bien, merci pour lui. Il ne manque plus au demi de mêlée gallois qu’une victoire en championnat pour compléter le tableau. Face à Castres, dimanche ? « Nous n’en sommes pas loin, j’en suis persuadé, assure-til calmement à l’issue d’une séance vidéo musclée. Contre Pau, nous faisons une très bonne entame et nos petites erreurs les remettent dans le match. Nous n’avons pas su, ensuite, jouer comme il faut. Nous n’avons pas choisi les bonnes aires de jeu aux bons moments. On joue devant quand il faut envoyer au large, ou le contraire. Ce sont des mauvais choix, mais rien d’alarmant. Nous sommes conscients de cela, et nous allons faire en sorte de corriger ce défaut dès cette semaine. »
« Par rapport à la Pro , le jeu est plus physique »
Le virevoltant ouvreur, à la peine le week-end dernier à Pau, ne se cache pas derrière son gros biceps. Lui aussi doit mieux faire. Et s’adapter très vite aux particularités du Top 14. « Par rapport à la Pro 12, le jeu est plus physique. Plus haché, aussi. Il y a beaucoup de pénalités qui ralentissent le jeu. Je dois assimiler ces données, mais sans changer mon jeu, ce qui fait ma force. » Filou derrière sa mêlée – mais aussi derrière celle adverse – et aimant attaquer la ligne d’avantage, le Gallois n’a pas pu démontrer encore tout l’éventail de son talent. « C’est un peu frustrant, mais ça va venir. Il y a eu beaucoup de changements à l’intersaison, avec de nouveaux coaches et de nouveaux joueurs. L’intégration se passe bien, les entraîneurs font tout pour que ça se passe au mieux. Avec Louis, on apprend à se connaître. Il a été champion du monde des moins de 20 ans et personne ne pourra lui enlever, mais il y a une marche supplémentaire à franchir avec le Top 14. » Apprentissage d’un nouveau championnat, intégration dans une nouvelle équipe et formation d’une charnière inédite... Heureusement Rhys Webb assimile vite. « Je suis bien aidé, aussi. Titi (Sébastien TillousBorde, entraîneur des troisquarts) et Juan Martin (Fernandez Lobbe, coach des avants) étaient de l’autre côté il n’y a pas si longtemps. Ils savent ce que c’est. Et l’équipe possède de grands joueurs, comme Guilhem Guirado, qui font tout pour mettre les nouveaux dans les meilleures conditions possibles. » Reste la barrière de la langue, qui ne devrait pas tarder à sauter. « J’ai des cours avec le club, mais j’en prends également en dehors. C’est important pour s’intégrer. Mes deux garçons, qui ont fait leur rentrée scolaire cette semaine, ont eux aussi bien travaillé durant l’été. Pour moi, cela est aussi primordial dans l’échange avec Louis et mes arrières, même si beaucoup comprennent l’anglais. » À défaut d’offrir du haut débit à chaque instant avec les Rouge et Noir, Rhys Webb semble déjà avoir la fibre RCT. « Quand j’ai su que Toulon me voulait et qu’en plus, il y avait de la place pour être titulaire, je n’ai pas eu besoin de beaucoup réfléchir. Toulon a une réputation à défendre en Top 14 et en coupe d’Europe. Moi qui souhaitais passer un palier dans mon jeu, c’est l’endroit parfait. » D’ici quelques semaines, Webb espère surfer sur la vague du succès. Il a en tout cas mis tous les atouts de son côté.
Quand j’ai su que Toulon me voulait, je n’ai pas eu besoin de beaucoup réfléchir ”