Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
La Région muscle son plan sécurité pour les lycées
D’ici à 2020, 50 M€ seront investis dans la sécurisation des établissements en Paca. Avec, à cette rentrée, cent soixante médiateurs en poste et l’expérimentation de caméras high-tech
Des caméras à reconnaissance faciale installées sur les portiques de sécurité à l’entrée des lycées ? Ce scénario pourrait devenir une réalité prochaine. « Nous sommes prêts, a assuré Renaud Muselier, président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, qui présentait, avant-hier, à Marseille, son plan sécurité dans les lycées. Nous attendons maintenant la validation du ministère de l’Éducation et celle de la CNIL. » Pourtant, la Commission nationale informatique et liberté (CNIL) était plutôt réticence sur ces caméras nouvelle génération. Celles capables de faire la différence, par reconnaissance faciale, entre les élèves, les visiteurs et les intrus.
« L’expérimentation débutera début »
« Nos dossiers n’ont pas été rejetés par la CNIL, bien au contraire. Les retours sont positifs, même s’il reste encore quelques critères administratifs et réglementaires à vérifier, affirme Renaud Muselier. Si tout va bien, l’expérimentation débutera début 2019, dans deux établissements volontaires : Ampère à Marseille et Les Eucalyptus à Nice. » Deux lycées ayant des filières technologiques et professionnelles dont l’installation de ces caméras high-tech pourrait faire l’objet de travaux d’études en classe. Avant d’être élargie aux autres établissements de la région. Hormis cet aspect pédagogique, l’intérêt de cet équipement est avant tout sécuritaire : « Mieux contrôler les entrées et sorties au sein des lycées, tout en fluidifiant le flux d’élèves, détaille le président Muselier. Ce qui facilitera aussi la tâche du personnel des établissements. » La sécurité dans les lycées est l’une des priorités de Renaud Muselier. « Depuis qu’avec Christian Estrosi nous avons repris la Région, tous les lycées sont dotés de caméras de vidéosurveillance, d’alarmes anti-intrusion, de portiques, etc. Soit 50 M€ investis d’ici à 2020 dans les équipements et les travaux de mise en sécurité. » La nouveauté de cette rentrée est la création d’un Comité régional de prévention de la délinquance et de la radicalisation dans les établissements. Son rôle : muscler encore plus la sécurité. Comment ? Notamment par le raccordement des caméras de surveillance des établissements aux centres de supervision urbaine des polices municipales de Nice et de Marseille. «Cet accès aux images ne se fera qu’en cas d’urgence et sur demande du proviseur, pointe le patron de la Région. Ce qui permettra aux policiers municipaux de prendre la mesure de l’événement et d’intervenir. » Là aussi, pas question de généraliser ce réseau d’alerte en images. Il sera d’abord expérimenté dans cinq lycées : trois à Marseille (La Calade, Antonin-Artaud et Saint-Exupéry) et deux à Nice, Apollinaire et Magnan. Quant aux tests, ils devraient débuter en décembre.
Une « garde régionale »
Dernière mesure, le déploiement de « la garde régionale ». Il s’agit de médiateurs mobilisés aux abords des lycées. «Ilyena 160:32 moniteurs et 128 jeunes de 18 à 26 ans embauchés en contrat d’apprentissage qui, à terme, auront un emploi », détaille Renaud Muselier. Leur rôle : dialoguer avec les jeunes, les inciter à aller en cours, sans se perdre sur les chemins de la délinquance. Alerter aussi quand un jeune est en voie de radicalisation. Une garde pour protéger les lycéens de toutes les dérives.